Alors que Malte vient de prendre la présidence de l'OSCE, Guy Vinet analyse les enjeux de l'année 2024 pour l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.
L’OSCE en 2024 – Quo Vadis ? (T 1569)
Ian Borg, ministre maltais des Affaires étrangères, préside l'OSCE le 25 janvier 2024 (© OSCE/Micky Kroell)
Le Conseil ministériel de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) réuni à Skopje (Macédoine du Nord) les 30 novembre et 1er décembre 2023 a pu adopter les deux seules décisions sauvant l’organisation d’un naufrage éventuel : la désignation d’une présidence pour 2024 et la prolongation des mandats des quatre chefs d’institutions – secrétaire général, directeur du bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme, haut-commissaire pour les minorités nationales et représentant pour la liberté des médias.
De manière impromptue, Malte a ainsi été nommée pour assurer la présidence de l’organisation cette année. Le 25 octobre 2023, le pays avait accueilli dans sa capitale, La Valette, les représentants d’une cinquantaine d’États dans le cadre d’un Sommet pour la paix en Ukraine (1). Cette initiative a probablement joué en faveur de Malte pour sa nomination. Cette décision est cruciale pour l’OSCE en lui offrant un sursis non négligeable : elle est maintenant dotée d’une présidence jusqu’à fin 2025, la Finlande ayant déjà été sélectionnée pour l’année suivante.
Concernant les quatre chefs d’institutions, leur mandat arrivait à terme au moment du Conseil ministériel et leur prolongement, même limité à neuf mois (échéance fixée au 4 septembre 2024), permet d’éviter une vacance de direction. En effet, la grande majorité des États était favorable à un renouvellement de leur mandat (trois ans) et aucun recrutement n’avait été commencé dans l’espoir d’une décision favorable du Conseil ministériel. L’OSCE obtient un délai raisonnable de neuf mois pour recruter les quatre successeurs qui devront toutefois réunir les suffrages de tous les États. La partie n’est pas jouée et le terrain s’annonce emmaillé d’embuches. L’attitude de la Russie sera prépondérante.
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