Dans sa chronique du Moyen-Orient, l'ambassadeur Bertrand Besancenot revient sur les dernières actualités sur l'Irak et la Turquie, ainsi que sur la situation financière de l'Égypte, qui joue un rôle important dans le conflit entre Israël et le Hamas.
Chroniques du Moyen-Orient – Turquie, Irak et situation financière de l’Égypte (T 1588)
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La mesure prise par Bagdad d’interdire le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé terroriste par Ankara, souligne l’apaisement des liens entre les deux voisins.
C’est une décision inédite dans l’histoire de l’Irak. Un « tournant » dans ses relations avec la Turquie, s’est empressée de saluer Ankara. Jeudi 14 mars, Bagdad a officiellement interdit le PKK, un groupe d’indépendantistes kurdes établi dans le nord du Kurdistan irakien et considéré comme terroriste par la Turquie, à l’instar de l’Union européenne et des États-Unis. « La Turquie salue la décision du Conseil de sécurité nationale irakien de désigner le PKK comme organisation interdite en Irak », indique un communiqué conjoint des deux pays, publié jeudi. Les ministres turcs des Affaires étrangères, Hakan Fidan, et de la Défense, Yasar Guler, ainsi que le chef du renseignement Ibrahim Kalin se sont réunis avec leurs homologues irakiens à Bagdad, à la suite de pourparlers autour de la lutte contre le terrorisme où les deux parties ont discuté de commissions conjointes pour « travailler exclusivement dans les domaines de la lutte contre le terrorisme, du commerce, de l’agriculture, de l’énergie, de l’eau, de la santé et des transports », ajoute le communiqué. « Nous verrons les résultats progressivement ! » s’est réjoui Nuh Yilmaz, conseiller principal du chef de la diplomatie turque, sur son compte X.
La Turquie mène régulièrement des frappes aériennes dans cette région montagneuse semi-autonome de l’Irak, y établissant même des avant-postes militaires destinés à empêcher les militants du PKK d’infiltrer la frontière turque, ce que Bagdad a longtemps condamné comme étant une violation de sa souveraineté nationale. Après de multiples appels lancés par Ankara pour faire pression sur son voisin, la décision du Conseil de sécurité nationale irakien signale une amélioration des relations entre les deux pays, alors qu’une visite du président turc Recep Tayyip Erdogan, longtemps repoussée, est prévue d’ici à la fin du mois d’avril dans la capitale irakienne.
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