Les grands partis de la droite radicale figurent pour la plupart en tête des sondages dans leur pays respectifs pour les prochaines élections européennes, le 9 juin. Ouvertement eurosceptiques, revendiquant le patriotisme contre l’ingérence européenne et une immigration qu’ils estiment incontrôlée, la montée de ces partis parfois hostiles aux sanctions européennes contre la Russie inquiète et divise à l’heure où la guerre en Ukraine penche en faveur du Kremlin. Exacerbant le sentiment d’insécurité sur le continent européen, le sort de l’Ukraine renforce paradoxalement la droite radicale qui pourrait bien remporter la majorité.
L’Union européenne : entre Ukraine et élections au Parlement (T 1598)
Parlement européen et drapeau ukrainien (ifeelstock Adobe stock)
L’échéance des élections européennes du 9 juin 2024 se rapproche, les débats s’enchaînent et la nature des divers enjeux alimente leur âpreté. Les récents sondages indiquent la forte vraisemblance d’une poussée notable des partis de la droite radicale (1) en Europe. Ces partis ont progressivement acquis des positions non négligeables (2) dans plusieurs pays de l’Union européenne (UE) et sont, pour certains, en mesure de conforter leur électorat. En conséquence, il est hautement probable que le Parlement européen enregistre une évolution « droitière » qui pourrait constituer la caractéristique dominante de ces élections.
En dépit des pouvoirs relativement limités du Parlement européen dans le fonctionnement des institutions européennes, son rôle peut être décisif dans la nomination des hauts responsables et dans la dimension budgétaire et financière de la montée en puissance des capacités militaires de l’UE. Ainsi, une droite radicale plus nombreuse, au détriment des partis traditionnels, pourrait avoir une influence non négligeable dans la conduite des politiques européennes et particulièrement dans celles relatives à la guerre russe en Ukraine, même si ce sujet est principalement du ressort des États.
Pour l’UE, élections européennes et question ukrainienne sont intimement liées ; cette tribune propose d’en aborder la problématique.
Il reste 91 % de l'article à lire