Alors que la Suisse organise les 15 et 16 juin prochains une conférence internationale pour la paix en Ukraine, Guy Vinet analyse les enjeux qui se posent autour de cette conférence dans le contexte du mois de juin 2024, plus de deux ans après le début du conflit. La conférence a lieu à la demande de Volodymyr Zelensky, et la Russie n'est pas invité. Une mise à l'écart qui provoque notamment l'absence de la Chine et d'autres acteurs du Sud, alors que le Président ukrainien cherche un maximum de soutiens.
Conférence internationale pour la paix en Ukraine (1/2) – Processus et perspectives (T 1608)
Volodymyr Zelensky s'adresse au peuple suisse, en mars 2022 (© Présidence ukrainienne / via Wikimedia Commons)
Le 10 avril 2024, la Confédération helvétique a annoncé qu’elle organiserait une conférence internationale de haut niveau consacrée à la paix en Ukraine, les 15 et 16 juin 2024 à Lucerne (Bürgenstock). Selon les autorités suisses, le but de l’événement est d’obtenir « une paix équitable et durable en Ukraine » (1). La Suisse a envoyé plus de 160 invitations aux États et autres organisations intéressées ; la Russie n’a, quant à elle, pas été conviée.
Parmi les délégations invitées figurent celles des États-membres du G7, du G20, des BRICS (moins la Russie), de l’Union européenne (UE), les trois organisations internationales directement intéressées – les Nations unies, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Conseil de l’Europe –, deux représentants du monde religieux – le Vatican et le Patriarche œcuménique de Constantinople – ainsi que de nombreux autres pays de tous les continents.
Une initiative conjointe et un ordre du jour esquissé
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé avoir sollicité la Confédération helvétique pour la tenue de ce rassemblement lors d’une rencontre avec les autorités suisses à Berne, le 15 janvier dernier. Préalablement à l’annonce officielle de la conférence, la diplomatie suisse s’est activée lors d’une phase préparatoire afin d’en évaluer la faisabilité avec les États du G7, de l’UE et certains pays du « Sud global », tels que l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine ou l’Inde (2)…
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