Le colonel Gonin fait le point sur les notions de subsidiarité, d'autonomie et de liberté d'action dans les doctrines françaises. Un éclairage bienvenu alors que des enjeux stratégiques majeurs pèsent sur nos armées dans un contexte géopolitique changeant.
Autonomie, subsidiarité et liberté d’action (T 1627)
Guillaume Cabre/Armée de terre, Licence Ouverte, via Wikimedia Commons
Pour Xénophon et selon Foch, « l’art de la guerre est l’art de garder sa liberté d’action » (1). Aune de la victoire, cette dernière se décline à l’envie et s’accompagne souvent de ses corollaires les plus évidents, l’autonomie ou l’indépendance. Il n’y a qu’à en juger par la dernière Revue stratégique, qui fait de ces trois-là des objectifs stratégiques (OS) (2). Elle ne mentionne néanmoins pas une autre notion, bien connue des militaires et tout aussi usitée, surtout quand il s’agit de « parfaire notre organisation », comme le propose l’OS9 de cette Revue : la subsidiarité (3).
C’est pourtant bien un terme aussi populaire, en particulier chez les militaires, quand il s’agit de qualifier la liberté d’action des uns et des autres. Autonomie et subsidiarité sont ainsi invoquées assez fréquemment pour qu’elles n’attirent plus vraiment l’attention. Pourtant ces trois notions – liberté d’action, autonomie et subsidiarité – recèlent quelques subtilités : elles sont interdépendantes sans toutefois être totalement équivalentes, donc interchangeables.
Cet article se propose ainsi modestement d’apporter un éclairage un peu abstrait et austère (le lecteur est prévenu !) sur les liens particuliers et subtils qui les unissent.
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