Guy Vinet analyse, pour la RDN, les conséquences de l'élection de Donald Trump sur la poursuite de la guerre en Ukraine ainsi que sur l'Union européenne et son action à l'égard de Kyiv. En effet, l'UE doit se préparer à ce que l'allié américain soit bien moins présent pour soutenir l'Ukraine. L'heure du réveil aurait-elle sonné pour Bruxelles ?
Depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine en février 2022, l’Union européenne (UE), par la voix des responsables de ses institutions et de ses États-membres n’a cessé de proclamer son soutien au pays attaqué. La formule « aussi longtemps que nécessaire » a été diffusée sur tous les tons et en toutes occasions. Un proche avenir, peut-être déjà en cours, pourrait bien faire éclater la vacuité de cette formule.
Dès qu’il est apparu que les Ukrainiens résistaient avec efficacité à l’attaque russe, ce soutien a été affirmé avec force. Quand ces mêmes Ukrainiens ont montré qu’ils pouvaient contre-attaquer avec succès, les Européens n’ont pas lésiné dans l’expression de l’aide ; mais il y avait loin de la coupe aux lèvres et la réalité de l’assistance militaire européenne a rapidement montré ses limites, aussi bien au niveau quantitatif que qualitatif. On se souvient de l’épisode calamiteux des 150 000 obus de 155 mm qui devaient être livrés à Kiev début 2023 alors que ce fut à peine la moitié.
Avec une belle constance, l’Europe s’est montrée incapable de pourvoir l’Ukraine avec les équipements et armements militaires dont elle avait besoin pour faire face aux forces russes lorsque cela était nécessaire. Les moyens propres de la plupart des membres de l’UE sont rapidement apparus trop limités et les capacités de production en munitions n’ont pas suivi, malgré les plans annoncés. Par ailleurs, les équipements fournis sont souvent divers, ce qui n’en facilite pas l’utilisation par les forces ukrainiennes. Par exemple, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni fournissent chacun des missiles sol-sol ou sol-air différents ; il en va de même pour les chars de combat et les avions de chasse. Enfin, l’argument européen du refus de l’escalade pour différer la fourniture d’armements a montré son caractère fallacieux et a servi de voile à une forme d’indignité coupable.
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