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Chef de la division des formations et directeur des études à l'École des Commissaires des armées (ECA), le CRC1 Maxime Gillet et le CRC2 Guillaume Legros analysent pour la RDN l'enjeu des formations en gestion de crise à l'ECA. En effet, dans un monde des plus instables, à l'environnement crisogène, la prise en compte de telles formations pour gérer, demain, les crises géopolitiques et internationales devient une véritable nécessité pour qui est appelé à diriger et commander dans l'incertitude.
Depuis trois ans, l’École des Commissaires des armées (ECA) de Salon-de-Provence, qui forme les officiers et cadres civils aux métiers de l’administration militaire, a initié une dynamique de formation managériale dans laquelle la simulation de la gestion de crise prend une dimension nouvelle (1).
Alors que les exercices ont habituellement pour objet de former des cadres déjà expérimentés aux particularismes et enjeux de la gestion d’une crise (2), l’ECA a décidé de les employer comme des supports de formation au management. Les élèves vont ainsi être placés en situation de leadership dans un scénario de gestion de crash aérien, puis en démonstration pratique de leur métier de commissaire en environnement non permissif (3), avant de participer à un exercice de gestion de crise organisé par l’université fédérale de Mannheim, école supérieure de formation des administrateurs de l’armée allemande (Hochschule des Bundes für öffentliche Verwaltung).
Dans un contexte de retour de la haute intensité, l’hybridité des problématiques et leur caractère de plus en plus multimilieux obligeaient à une évolution de la formation managériale des commissaires des armées. Via des scénarios évolutifs, non linéaires et complexes, qui mobilisent tant les compétences métier que physiques et intellectuelles des élèves-officiers, l’ECA les engage à se confronter à l’imprévisible comme à leurs propres biais cognitifs pour mieux appréhender le nécessaire recours à l’intelligence de situation et à l’intelligence collective (4).
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