L'ambassadeur Bertrand Besancenot revient sur les dernières actualités au Liban et notamment après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. Il s'interroge sur le devenir du parti chiite, notamment sur le plan de la politique intérieure libanaise. En outre, l'auteur analyse ce que pourrait être la future politique au Moyen-Orient de Donald Trump, dont l'investiture aura lieu en janvier prochain.
Middle East Chronicles —Israel-Lebanon: Hezbollah's position after ceasefire —Donald Trump's politics towards Middle East
Bertrand Besancenot write about Lebanon's breaking news, particularly after ceasefire between Israel and Hezbollah. Asking about chiite party's future in Lebanese national politics. Furthermore, the author analyzes what could be President Trump's foreign policy in Middle East.
Il ne fait aucun doute que la fin des hostilités entre Israël et le Hezbollah ouvre la porte à une nouvelle étape de la vie politique au Liban. Que reste-t-il du Hezbollah ? Au cours des 14 derniers mois, le parti chiite a perdu son secrétaire général, des dizaines de ses commandants et des centaines de ses combattants ; sans parler de ses infrastructures et de son matériel militaire partis en fumée, ainsi que des dégâts estimés à plusieurs milliards de dollars dans ses fiefs au sud, dans la Békaa et dans la banlieue de Beyrouth. Enfin, son image d’acteur capable de dissuader Israël et de l’empêcher de s’en prendre au Liban a subi des dommages difficilement réparables. Un terne bilan qui a de quoi changer significativement le Hezbollah, et notamment remettre en question son hégémonie sur la vie politique libanaise.
Le parti en semble conscient. Il est en train de mener un exercice de révision interne pour déterminer les erreurs qui ont été faites dans le passé. Des députés du Hezbollah disent qu’une fois la guerre terminée, tous les points de désaccord, y compris les armes, seraient sur la table. Dans la même logique, le chef du bloc parlementaire de la « Fidélité à la résistance », Mohammad Raad, a publié une tribune dans le quotidien al-Akhbar dans laquelle il affirme que « la résistance n’est pas fermée à la discussion sur la souveraineté nationale ». Le député, pourtant un faucon au sein de son camp, a même ouvert la porte à un « dialogue national » pour « proposer des alternatives » à l’équation « peuple, armée, résistance ». Longtemps une ligne rouge, ce triptyque est tamponné sur toutes les déclarations ministérielles depuis des années pour donner une certaine légitimité aux armes du Hezbollah.
Un Hezbollah plus consensuel ?
Le nouveau secrétaire général du parti, Naïm Kassem, qui a succédé à Hassan Nasrallah, avait les yeux rivés sur l’après-guerre lors de sa dernière allocution. Il y affirmait que « les démarches de la formation sur le plan interne s’inscrivent dans le cadre de l’accord de Taëf », en référence au texte qui a mis fin à la guerre civile et qui prévoit un système parlementaire démocratique, mais aussi le désarmement des milices. Il a également réitéré l’attachement de son parti à la Constitution et affirmé qu’il allait « contribuer activement à l’élection d’un président de la République », une échéance que le Hezbollah et ses alliés bloquent depuis plus de deux ans, dans une tentative de faire élire leur favori, le leader des Marada, Sleiman Frangié.
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