Le cadre particulier des conflits contemporains et la spécificité des combats asymétriques récents imposent de dépasser l’approche scientifique du fait militaire pour renouer avec un prérequis un peu oublié par la révolution des affaires militaires mais qui constitue pourtant un des fondamentaux du succès militaire : la maîtrise de l’environnement culturel.
Gagner la bataille des perceptions ou redécouvrir la puissance de l’arme culturelle (T 382)
« Nous étions une armée d’étrangers au milieu d’étrangers ».
Général Petraeus
Le 7 juin 2010 marque un tournant dans l’histoire militaire des États-Unis. C’est en effet à partir de cette date que la durée de la guerre en Afghanistan dépasse celle du Vietnam. Elle devient le conflit le plus long jamais mené par les armées américaines. Cent-cinq mois donc après le début des opérations, un constat s’impose : la victoire des États-Unis en Afghanistan n’est toujours pas acquise. Pire, en ce mois de juin 2010, elle apparaît plus que jamais difficile à obtenir.
Pour ceux qui connaissent les armées américaines, cette situation semble de prime abord des plus incompréhensibles. Comment la première armée du monde, cette armée justement au faîte de sa puissance depuis le milieu de la première décennie du XXIe siècle, peut-elle se trouver dans une position si délicate neuf ans après le début des opérations ? Quelles ont été les principales erreurs commises alors que d’emblée la chute de Kaboul de novembre 2001 semblait marquer la fin d’une campagne militaire « modèle » ?
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