Les attentats du 11 septembre 2001 ont bouleversé la représentation du monde et nous ont installés dans l’ère du terrorisme. En approfondissant la notion de terrorisme, on mesure les difficultés qui entourent sa définition surtout si on la veut universelle. Outre le concept de terrorisme, il faut également s’attarder sur les notions de « lutte » et de « guerre », elles-mêmes larges et complexes.
Un examen approfondi de la notion de terrorisme (T 399)
Selon Aubrey-Sydney Adoua-Mbongo, « Parler de définition en droit c’est normalement privilégier le sens d’un mot parmi d’autres, accréditer un seul sens, clair, de bonne intelligence afin de dissiper l’équivoque ou les obscurités à travers les différents sens et diverses significations d’un terme ». Depuis les attentats du 11 septembre 2001, de nombreux auteurs ont entrepris d’étudier la notion de terrorisme. Cependant, les États sont dans l’impossibilité d’élaborer et d’adopter une définition universelle.
Face à ce constat, la doctrine nous éclaire quant aux raisons de cette absence de définition, lesquelles sont en réalité liées aux origines du terme et qui nous permettront d’encadrer la notion de terrorisme. Le champ d’application du terrorisme établi, il reste nécessaire d’étudier les notions de « lutte » et de « guerre » contre le terrorisme dont il résulte inéluctablement l’examen de la nouvelle doctrine américaine suite aux attentats.
Les diverses tentatives de définition du terrorisme
L’une des principales causes d’un manque de définition vient du fait que le terrorisme possède une charge émotionnelle, politique et idéologique très grande. Et comme l’énonce clairement le Professeur Perelman « Chaque fois qu’il s’agit d’un mot à résonance émotive […] il faut être sur ses gardes ». De plus, ce terme, à connotation assurément péjorative, n’est pas employé de manière constante et figée. En effet, il se manifeste sous diverses formes et est utilisé pour désigner de nombreux régimes différents. De ce fait, il est donc beaucoup plus difficile d’établir son champ d’application. Enfin, son utilisation politique influence négativement sa clarification. Cependant sa charge politique est à lier à ses origines également politiques. Le terme « terrorisme » est issu du latin « terror » ; s’il a été utilisé pour la première fois en 1355 par le moine Bersuire (cf. Gilbert Guillaume), c’est à la Révolution française qu’il va réellement être consacré. En effet, selon le Dictionnaire de l’Académie française de 1798, le terrorisme désigne le type de gouvernement sous la Révolution française de septembre 1793 à juillet 1794. À cette époque, il désigne l’action violente mais légitime menée par l’État contre ses populations. Dans cette perspective, le terrorisme n’est alors qu’un simple instrument utilisé par Robespierre en vue d’instaurer la terreur, qui sera alors qualifié de Terreur d’État. Le sens du mot va cependant se transformer tout au long du XIXe siècle pour évoquer au XXe la terreur organisée par l’État et contre l’État, que certains dénommerons « Terrorisme d’État ». Enfin comme il a été établi, « l’activité terroriste » ne bénéficie pas d’une définition universelle, toutefois cela n’a pas empêché la doctrine d’essayer de combler cette carence, à l’instar des travaux effectués par Gilbert Guillaume.
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