C’est la dialectique défense/dissuasion, guerre/non bataille , emploi/menace d’emploi que l’on retrouve derrière la question du bouclier anti-missile face à l’arme nucléaire. Elle est avivée par la prolifération, notamment balistique. Elle est exacerbée par les postures nord-coréenne et iranienne. L’auteur fait le point sur les techniques anti-missiles et leurs perspectives stratégiques et tactiques.
L’arme nucléaire mise en question par le bouclier antimissile (T 447)
The nuclear weapon questioned by the anti-missile shield
It is the dialectic defense / deterrence, war / no battle, employment / threat of employment that we find behind the question of the missile shield against nuclear weapons. It is brightened by proliferation, including ballistics. It is exacerbated by North Korean and Iranian postures. The author takes stock of anti-missile techniques and their strategic and tactical perspectives.
Nombre d’analystes stratégiques, au début de la décennie 2010, mettent en doute l’arme nucléaire, surtout d’ailleurs son emploi et plus encore sa menace d’emploi, qui fonde la dissuasion nucléaire.
Certains d’entre eux, par déviation de cette stratégie nucléaire, nient l’intérêt de la possession d’une capacité nucléaire militaire. En effet, puisque l’arme nucléaire n’a été d’aucun emploi depuis le bombardement d’Hiroshima et de Nagasaki, en août 1945, alors, pourquoi dépenser des fonds et de l’énergie pour conserver une capacité nucléaire militaire ? Plus simplement, l’existence d’une telle arme ne se justifiait-elle que par la dissuasion à l’encontre de l’URSS ? En outre, la mise en œuvre d’un système de bouclier antimissile réduit la menace nucléaire, donc conduit la dissuasion nucléaire à être inopérante et par voie de conséquence rend inutile le maintien d’une capacité militaire nucléaire ou la ramène à sa plus simple expression.
C’est ce qui a amené le président Barack Obama, depuis peu en fonction, à reprendre à Prague, le 9 avril 2009, dans une superbe envolée, l’objurgation « à rechercher la paix et la sécurité dans un monde sans armes nucléaires ». Elle est réitérée l’année suivante, lors d’un accord russo-américain sur une réduction bilatérale des armements nucléaires. Par certains accents, Barack Obama retrouvait le discours fiévreux d’Aristide Briand à Locarno en 1923 : « Arrière les canons, les mitrailleuses… ». Tout aussi explicitement, le Président américain fixait le but déjà préconisé à plusieurs reprises de parvenir au global zero universel en matière d’atome militaire. Avant lui, une kyrielle de dirigeants politiques américains, soviétiques et russes, entre autres Mikhaïl Gorbatchev en 1989, avaient lancé des proclamations semblables avec des modulations tout aussi teintées de véracité. Ainsi, le discours du Président des États-Unis, avec ses tonalités pathétiques n’était jamais qu’une sempiternelle répétition d’autres appels lancés historiquement avec des accents tout aussi sincères mais jamais suivi d’autres effets qu’une réduction bilatérale et relative des armements nucléaires américains et russes.
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