Dans cette lecture critique de la réflexion sur l’incertitude faite par le président de Renault dans la livraison de mars de la RDN, les auteurs alimentent un débat sur la flexisécurité et font l’éloge de la planification comme instrument de réduction de l’incertitude et de la précarité.
Renault et la vision stratégique de son président : réplique à Carlos Ghosn (T 509)
Renault and the strategic vision of its president: reply to Carlos Ghosn
In this critical reading of the Renault president's reflection on uncertainty in the March issue of the RDN, the authors fuel a debate on flexicurity and praise planning as an instrument for reducing uncertainty and precariousness.
Dans le numéro de mars 2014 de la Revue Défense Nationale, le président-directeur général de Renault, publie un bref article dans lequel il explique la « vision stratégique » qui guide sa politique industrielle, commerciale mais aussi, et surtout, salariale. C’est avec le même souci de synthèse que nous allons ici lui apporter la contradiction et montrer que la vision stratégique qu’il encense, loin de constituer un exemple à suivre, s’avère en réalité un modèle désastreux pour la France. Un modèle dont le ministère de la Défense doit éviter de s’inspirer.
Un discours vieux comme le monde
Dès les premières lignes de sa publication, il déclare articuler ses choix stratégiques sur deux contraintes : le volume limité des ressources disponibles et le caractère incertain de l’environnement dans lequel évoluent les entreprises. Fort curieusement, il paraît les découvrir. Cette double contrainte, écrit-il, « est devenue la réalité quotidienne des individus mais également des États et des entreprises ».
La première contrainte, celle du volume limité des ressources, est vieille comme le monde. Elle donne même son sens à l’économie en tant que discipline car si les ressources étaient en parfaite abondance, il n’y aurait évidemment nul besoin de les gérer et de discuter de leur répartition ! Inutile de développer davantage !
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