Que ce soit dans le cadre de la PESD ou aujourd’hui de la PSDC, la mise en œuvre de l’instrument opérationnel de la Pesc est laborieuse. L’attelage franco-britannique ploie sous l’influence de l’Otan et les hésitations de l’Allemagne consacrent le blocage d’une action militaire de l’UE. Pourtant, depuis 2003, la politique européenne s’affirme en Afrique subsaharienne. Sous le label Eufor (European Union Force), la France conduit des actions opérationnelles, donnant progressivement consistance et visibilité à la Pesc.
Union européenne : la Pesc en recherche de consistance en Centrafrique (T 542)
European Union: Pesc looking for consistency in the Central African Republic
Whether in the context of the ESDP or today of the CSDP, the implementation of the Pesc operational instrument is laborious. The Franco-British team bends under the influence of NATO and the hesitations of Germany devote the blockage of a military action of the EU. Since 2003, however, European policy has been growing in sub-Saharan Africa. Under the Eufor (European Union Force) label, France is conducting operational actions, gradually giving consistency and visibility to La Pesc.
Instituée dès 1992 par le Traité de Maastricht et intégrée à la Politique étrangère et de sécurité commune, la Pesc, la Politique de sécurité et de défense commune, la PSDC, ne s’est pas, à ce jour, véritablement imposée comme un outil autonome de gestion internationale des crises militaires. Pourtant, nombreuses ont été les occasions sur le continent : crise en Géorgie (Abkhazie et Ossétie en 2008), crise en Ukraine (Crimée en 2014). En fait, l’outil opérationnel (le « bras armé ») de la Pesc s’est dilué dans l’Otan, sous la houlette des États-Unis. Parfois toutefois, la PSDC apparaît aussi comme l’instrument de « sous-traitance » de l’Otan (selon les accords dits de « Berlin plus » (1)).
Hormis les actions civiles ou humanitaires, on compte sur les doigts d’une seule main les interventions militaires de l’UE sur le vieux continent. L’opération Concordia (dans l’ancienne République Yougoslave de Macédoine, de mars à décembre 2003) a contribué à la mise en place d’un environnement stable et sûr dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Ohrid (2). L’Eufor Althéa (Bosnie-Herzégovine) a été lancé en 2004, à la suite de la Résolution n° 1575 de l’ONU. Cette opération est menée grâce aux capacités de l’Otan sur la base des accords dits de « Berlin plus ».
Encore fragile en Europe, paradoxalement, le projet européen de sécurité commune s’illustre aussi militairement en Afrique subsaharienne. À travers différentes opérations, en réalité souvent des interventions françaises sous label de l’UE (Artémis RDC en 2003, Eufor RDC 2006, Eufor Tchad/RCA en 2008, Eutm Somalia depuis 2007, Eunavfor Atalanta – Corne de l’Afrique depuis 2008, Eufor RCA en 2014), s’affirme au fil du temps l’ambition politique des 28 États-membres de l’UE de doter la Pesc d’un instrument opérationnel.
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