Le 7 janvier 2015, deux individus ont lâchement assassiné douze personnes dans les locaux de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.
« Charlie » ne répond plus (T 596)
"Charlie" does not answer anymore
On January 7, 2015, two individuals murdered twelve people in the offices of the weekly satirical Charlie Hebdo.
La Revue Défense Nationale est un organe de presse de la grande famille des médias, même si son caractère « spécialisé » ne lui fait pas côtoyer en permanence les autres revues, journaux et magazines destinés au grand public. Mais Charlie Hebdo est dans nos gênes de Gavroche et de tous ceux qui défendent, par la dérision des institutions et la caricature des dictateurs de la pensée, la liberté d’expression dont nous avons au fil du temps perdu la perception réelle dans nos démocraties débonnaires.
En votre nom à toutes et à tous, la RDN s’associe donc naturellement au deuil et à la douleur des compagnons de route et de vie de Charlie, ainsi que de ceux qui les protégeaient.
Le terrorisme est un sujet que nous traitons régulièrement car la mise à jour permanente est nécessaire en matière de réflexion stratégique.
Dans « Le mot du Président du CEDN » pour 2015 qui est diffusé aujourd’hui dans l’édition de janvier, j’ai indiqué que la question islamique – au sens terroriste qui ne concerne qu’une frange infime de barbares – s’installe durablement dans le paysage stratégique. Notre mission est de l’évoquer au travers d’analyses, de réflexions et de propositions sur le fond, en évitant l’aveuglement de l’actualité, toujours la flamme et la lumière…
Mais aujourd’hui c’est trop, trop de sang, trop de haine, pour que nous restions silencieux.
Car derrière la montée en puissance du régime Vigipirate, se pose la question des moyens consacrés à nos forces de sécurité au sens large et aux forces militaires qui les soutiennent sur le territoire national. Le dernier Livre blanc a entériné de fait une optimisation de notre appareil militaire vers la sécurité extérieure de la France et des Français. Ce choix permet de façon subreptice d’en réduire le format continûment, à l’aune de zones géographiques d’intervention de plus en plus proches de la métropole : c’est certes réaliste en termes financiers mais n’a pas de sens dans notre monde global. Ce choix entraîne la raréfaction des moyens disponibles sur le territoire métropolitain quand la sécurité de nos concitoyens – toujours demandeurs de militaires en uniforme dans les endroits sensibles – l’impose.
Voilà un beau sujet de réflexion à mi-course de la loi de programmation militaire. ♦