Alors qu’un constat d’échec se dégage de la politique extérieure interventionniste des États-Unis depuis 2001, la future administration Trump devrait redistribuer les cartes des relations internationales avec comme stratégie probable la « stabilisation par procuration ».
Les États-Unis vont-ils passer à la « stabilisation par procuration » ? (T 849)
Will the United States move to "proxy stabilization"?
While a finding of failure emerges from the interventionist foreign policy of the United States since 2001, the future Trump administration should redistribute the cards of international relations with the probable strategy of "stabilization by proxy".
La politique extérieure interventionniste engagée par les États-Unis à partir de 2001 a largement échoué : l’Irak n’est pas près de sortir de ses problèmes, les Talibans reviennent en Afghanistan, Bachar el-Assad et ses alliés russes et iraniens sont en train de gagner en Syrie. Quant à la Russie, de la Syrie à l’Ukraine, elle n’a nullement été contenue : elle a même vu arriver au pouvoir, de la Moldavie à la Hongrie, des gouvernements pro-russes. Et en Asie, le « pivot » proclamé par le président Obama en 2010 s’est plutôt traduit par un durcissement de la Chine et la progression de son influence.
Beaucoup en tirent la conclusion que l’on approche d’une fin de cycle, celui de la prédominance américaine. Les États-Unis perdraient leur exceptionnalisme et en quelque sorte rentreraient dans le rang, celui d’une grande puissance « normale », jouant certes toujours un rôle dominant mais inter pares et non plus exclusif. On passerait du « siècle américain » au « siècle global » (cf. le passionnant ouvrage de Pierre Melandri, Le Siècle américain, une histoire).
Des borborygmes de la campagne présidentielle américaine, on aura tout de même retenu que Donald Trump était conscient de cet échec. Mais on en a conclu en général qu’il reviendrait à l’« isolationnisme ». À mon avis c’est une catégorie qui n’est plus opératoire, concernant les États-Unis, depuis 1898 et la guerre menée alors contre l’Espagne. En revanche, un unilatéralisme affirmé, prenant encore moins de gants envers les alliés et les organisations internationales qu’au cours de la période précédente, est tout à fait probable.
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