Il y a 35 ans, la guerre des Malouines mettait fin à une aventure politico-militaire lancée par le régime militaire argentin. La réplique britannique conduite par Margaret Thatcher avec une efficacité reconnue reste un exemple de détermination et s’inscrit dans une longue tradition militaire britannique s’appuyant sur la capacité à projeter des forces entraînées et combatives. Les leçons de ce conflit court furent très instructives. Toutefois, il n’est pas sûr qu’aujourd’hui Londres soit encore capable de conduire une opération de cette envergure.
Les Malouines 35 ans après : que reste-t-il des enseignements du conflit ? (T 888)
The Falklands 35 years later: what remains from the lessons of the conflict?
Thirty-five years ago, the Falklands war put an end to a politico-military adventure launched by the Argentine military regime. Margaret Thatcher's British replica with recognized effectiveness remains an example of determination and is part of a long British military tradition based on the ability to project trained and combative forces. The lessons of this short conflict were very instructive. However, it is not certain that today's London is still able to conduct an operation of this magnitude.
Le gouvernement britannique ayant pu donner l’impression d’un désintérêt pour les îles Falkland-Malouines par le désarmement programmé du patrouilleur austral Endurance (été 1982), l’incertitude sur le statut des habitants et l’indétermination sur leur gouvernance, la junte argentine, en grandes difficultés intérieures, prend en défaut le renseignement britannique et réussit, le 2 avril 1982, un débarquement en force appuyé par sa flotte. Elle veut régler une vieille revendication irrédentiste, 149 ans après l’intégration dans l’Empire britannique de cet archipel désolé (deux îles principales et 750 îles ou îlots), presque inhabité (environ 1 800 personnes), d’une superficie d’1,5 fois la Corse (12 173 km2 au total), mais dont l’enjeu apparaît alors limité, au plan stratégique comme au plan économique, ce qui avait fait dire à Jorge Luis Borges (écrivain et poète argentin) que cet affrontement était « le combat de deux chauves pour un peigne ». Située à 1 350 km à l’Est-Sud-Est, la Géorgie du Sud (3 755 km2) est également occupée le 3 avril par les Argentins.
Une Task Force improvisée
En poste depuis 3 ans mais fragilisée en politique intérieure, Mme Thatcher décide immédiatement, en dépit des réserves de son gouvernement et du scepticisme de ses alliés, d’engager une opération militaire de reconquête pendant les négociations diplomatiques qui s’ouvrent.
Le président Mitterrand lui apporte son soutien déterminé, les États-Unis de Reagan affichant une neutralité officielle avec un soutien militaire discret.
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