Une analyse de quelques annuaires et revues récentes pour mieux comprendre le monde d’aujourd’hui face aux défis et menaces. Ces ouvrages permettent de faire un point de situation des enjeux à venir.
Parmi les livres - Notre planète en 2017 (4/4) Approches régionales (T 894)
Among the books—Our Planet in 2017(4/4) Regional Approaches
An analysis of some recent directories and journals to better understand today's world in the face of challenges and threats. These books make it possible to make a point of situation of the stakes to come.
L’Inde – Désir de puissance
Sous ce titre, Olivier Da Lage, rédacteur en chef à Radio France International (RFI), tente de répondre à la question que tout le monde se pose à savoir si et quand l’Inde, dont la population devrait dépasser en 2050 celle de la Chine avec 1,5 milliard d’habitants, deviendra une grande puissance. Certes, en parité de pouvoir d’achat, son PIB devrait se situer au 4e rang mondial juste après celui du Japon ; son armée est en passe de devenir également la 4e mondiale après la Russie, mais est-ce à dire que New Delhi parviendra à se hisser dans la hiérarchie des puissances et à surmonter un environnement qui pèse (compétition avec la Chine, affrontement avec le Pakistan à propos du Cachemire, maîtrise incomplète de l’océan Indien en passe de devenir un lac chinois, affrontements intérieurs) ? La diplomatie et la géostratégie indienne se déploie, en plusieurs cercles : Asie du Sud et océan Indien ; Asie de l’Est (où elle est passée de la Look East Policy à la Act East Policy) ; Afrique qu’elle a retrouvée, où elle a de fortes diasporas et dont elle convoite à son tour les minerais et l’énergie étant appelé à devenir le troisième consommateur mondial d’énergie ; Russie avec laquelle elle développe une relation stratégique et l’Occident, autant de partenaires naturels.
Malgré ses succès économiques largement documentés, la marche à la puissance de l’Inde reste obérée par l’insuffisance de ses investissements dans l’éducation, la santé et les infrastructures, grevée qu’elle est par une pauvreté de masse qui atteint 23,6 % de sa population (soit 276 millions d’Indiens) et par un système de castes, facteurs de rigidité. Si les forces armées indiennes montent en puissance, c’est dans le domaine diplomatique que l’Inde fait montre de faiblesse n’y consacrant que 2 Mds d’euros par an contre 4,6 Mds pour la France ! Pourtant le soft power indien est réel : le yoga, Bollywood qui jouit d’un succès mondial, une diaspora de 30 M de personnes, le fait qu’elle soit la « plus grande démocratie du monde ». L’Inde est impatiente mais elle tarde à moderniser son administration : son heure arrivera.
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