La Chine s’est engagée dans le développement de nouvelles routes économiques lui assurant à la fois sa propre croissance mais aussi en se créant un réseau de pays clients. Ces routes sont à la fois maritimes avec des points d’appui, permettant les escales mais aussi terrestres, valorisant le chemin de fer. La volonté de Pékin est de retrouver les Routes de la Soie mais en les façonnant selon ses besoins.
Yidai, Yilu : l’initiative économique chinoise de « Route de la soie du XXIe siècle » (T 900)
Yidai, Yilu: China's economic initiative of the "21st Century Silk Road"
China is engaged in the development of new economic routes ensuring both its own growth but also by creating a network of client countries. These roads are at the same time maritime with points of support, allowing stopovers but also terrestrial, valuing the railway. The will of Beijing is to find the Silk Roads but by shaping them according to their needs.
Lorsque le géologue Ferdinand von Richthofen inventa au milieu du XIXe siècle le mot de « Seidenstraße », littéralement « route de la soie », il ne fit que reprendre une réalité formalisée au IIe siècle avant notre ère par le général chinois Zhang Quian. Envoyé par un empereur de l’ethnie Han pour assurer une alliance avec les ennemis héréditaires Xiongnu, il marqua d’une pierre le long chemin de la réalité des échanges commerciaux de biens précieux entre l’Est et l’Ouest de l’Eurasie. Cette réalité était déjà décelable dans la présence de routes terrestres autant que maritimes, qu’elles furent d’épices ou de soie. Elles reflétaient, autant qu’elles les portaient, les mélanges de populations, la transmission des savoirs, des idées, des cultures et des croyances. Les voyageurs européens entrèrent en mouvement dans le sens inverse dès le XIIIe siècle de notre ère, envoyés par le Pape Innocent IV, le Roi Saint Louis et, pour le plus célèbre d’entre eux, par les Doges de Venise.
Le gouvernement chinois, en septembre et en octobre 2013, avait proposé comme initiative de coopération d’envergure de bâtir conjointement la Ceinture économique de la Route de la soie et la Route maritime de la soie du XXIe siècle : « Yidai, Yilu », soit « Une ceinture, une route ». À la fin de 2015, 68 pays avaient fait part de leur volonté d’y adhérer. Le 28 mars 2017, les ministères des Affaires étrangères et celui du Commerce de la République populaire de Chine publiaient, avec l’autorisation du Conseil d’État, un Plan national d’action relatif à la proposition chinoise d’Initiative de Ceinture et de Route dite « de la soie ». Les 14 et 15 mai 2017, le président Xi Jinping accueillait à Pékin, lors d’un forum qui y était dédié, les États rejoignant cette Initiative et où vingt-neuf chefs d’État et de gouvernement étaient présents.
Un plan d’investissements méthodique dans des corridors commerciauxafin de connecter Asie, Moyen-Orient, Europe mais aussi Afrique
L’Organisation mondiale du Commerce (OMC) indiquait en 2016, lors de sa revue des politiques commerciales de ce pays, que la Chine promeut également sa politique d’internationalisation car elle estime que l’investissement direct sortant est un moyen de promouvoir le commerce. L’initiative « Ceinture et route » vise, entre autres, à favoriser la connectivité et la coopération grâce au développement d’infrastructures entre les pays sur la Route de la soie d’origine à travers l’Asie centrale, l’Asie de l’Ouest, le Moyen-Orient et l’Europe. Le gouvernement chinois a redit son attachement au système commercial multilatéral : « La Chine insiste pour que le système commercial multilatéral soit au cœur de la libéralisation du commerce et de l’investissement, et elle soutient le développement réciproque dans le cadre de la coopération aux niveaux bilatéral, régional, sous-régional et multilatéral. » (OMC, WT/TPR/G/342, p. 4. § 1.3).
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