On 3 October 2022, the head of the non-proliferation and arms control department of the Ministry of Foreign Affairs of the Russian Federation, Konstantin Vorontsov, declared before the First Committee of the United Nations General Assembly: We would like to specifically stress an extremely dangerous trend that goes beyond the harmless use of outer space technologies and has become apparent during the latest developments in Ukraine. Namely, the use by the United States and its allies of civilian, including commercial, infrastructure elements in outer space for military purposes. [This] infrastructure may become a legitimate target for retaliation. Over the days that followed, his declaration made the front pages of the main Western newspapers, along with stories about potential Russian targeting of commercial satellites. It was a first in the sense that, since the start of the conflict, and even before, it has not been the usual practice for a state to envisage officially the destruction of adversaries’ space assets, even military ones. The possibility is mentioned in doctrinal texts and in manoeuvres in space which demonstrate the ability to do it, but such an act of war has never been performed. Commercial constellations seem so far to have been excluded from targeting by orbital strikes because at first sight they had no relation to military matters. A few months later, on 16 February 2023, Mr Vorontsov used similar terms when speaking to the Council of the Russian Federation.⁽¹⁾ Lire la suite

Le 3 octobre 2022, le chef du département de non-prolifération et de contrôle des armements du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Constantin Vorontsov, déclare devant le premier comité de l’Assemblée générale des Nations unies : « Nous voudrions souligner une tendance extrêmement dangereuse, clairement manifestée dans les événements en cours en Ukraine. Il s’agit de l’utilisation par les États-Unis et leurs alliés d’éléments d’infrastructures civiles dans l’Espace, y compris commerciaux, dans les conflits armés. (…) Ces infrastructures pourraient être une cible légitime pour une frappe de représailles ». Dans les jours qui suivent, cette déclaration est suivie de grands titres, dans les principaux journaux occidentaux, à propos d’un potentiel ciblage par les Russes de satellites commerciaux. C’est une première, dans le sens où depuis le début du conflit, et même auparavant, il n’est pas courant qu’un État envisage officiellement la destruction des moyens adverses dans l’Espace, même militaires. L’hypothèse est évoquée, dans des textes de doctrine, ou par des manœuvres dans l’Espace qui montrent la capacité de le faire, mais l’acte de guerre n’est jamais réalisé. Les constellations commerciales semblent jusque-là exclues du ciblage de frappes orbitales, car elles n’ont, à première vue, aucun lien avec les questions militaires. Dans les mêmes termes, C. Vorontsov réitère par ailleurs ses propos quelques mois plus tard devant le Conseil de la Fédération de Russie, le 16 février 2023 ⁽¹⁾. Lire la suite