Colonel (Terre), auditeur de la 72e session du Centre des hautes études militaires (CHEM) et de la 75e session de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).
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La surprise est le témoin irrécusable de l’irréductible excès du réel sur la pensée ». Cette considération philosophique bergsonienne aux accents d’avertissement rejoint l’expérience du chef militaire sans cesse confronté à l’inévitable espace qui sépare l’intention de l’action. Évoluant dans une réalité sans cesse remodelée par la volonté de l’adversaire, le capitaine en est ainsi réduit, à accepter l’épreuve des faits sur le champ de bataille pour se laisser contraindre et instruire par eux. Pourtant, d’un point de vue occidental, cette vérité attestée par une expérience millénaire a semblé s’effriter avec le délitement du bloc soviétique. De 1990 à 2010, la supériorité militaire et technologique écrasante des États-Unis et de leurs alliés proches a atteint un degré tel qu’elle semblait pouvoir reléguer jusqu’à l’hypothèse même de la surprise stratégique. Au seuil du XXIe siècle, les guerres subies laissent la place aux engagements choisis. La Révolution dans les affaires militaires (RMA) disqualifie la surprise, au point que celle-ci apparaît tout à la fois superflue et inopérante. Superflue pour un camp occidental qui n’en voit plus la nécessité tant l’asymétrie à son avantage est évidente (1). Inopérante pour des adversaires pour qui même les plus simples opérations de déception de niveau tactique ont désormais toutes les chances d’être éventées. Un seul espace résiduel pour la surprise pense-t-on alors : les initiatives de groupes terroristes infra-étatiques, capables de coups d’éclat de portée stratégique, telle l’attaque du 11 septembre 2001. Lire la suite
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