Médecin en chef, adjoint au chef de service d’anesthésie. Hôpital d’Instruction des Armées (HIA) Desgenettes, Lyon. UMR 7268 ADÉS : Anthropologie Bioculturelle, Droit, Éthique et Santé, EFS, CNRS, Aix-Marseille Université.
1 résultat (0 article - 0 Tribune - 0 e-Recension - 1 article cahier)
Les médecins et chirurgiens militaires exercent en opérations extérieures (Opex) de multiples fonctions et missions, en structures de role 1 – équipes médicales mobiles constituées de médecins généralistes et infirmiers formés au sauvetage au combat, qui assurent le soutien au plus près des combattants – ou de role 2 – équipes chirurgicales dans les bases avancées temporaires ou les points d’appui permanents. Le soutien des militaires français est la mission princeps, c’est-à-dire la raison pour laquelle les médecins militaires sont déployés en Opex. Il s’agit d’assurer la prise en charge des pathologies médicales ou traumatiques de la vie courante, mais aussi et surtout celle des blessés de guerre qui repose sur le sauvetage au combat. Ils cumulent cette fonction de soignant avec celle d’expert, qui vise à déterminer l’aptitude des militaires blessés ou malades à rester à leur poste ou, au contraire, à être évacués en métropole. La prise en charge de blessés multiples n’est pas rare, qu’il s’agisse de blessés français, de blessés des armées partenaires ou de civils. L’afflux est dit saturant lorsqu’il y a une inadéquation entre les moyens disponibles, et la quantité de blessés et de blessures à prendre en charge. Il convient alors de réaliser un triage, afin de définir la priorité d’évacuation des blessés au role 2, et au sein même de cette structure de définir un ordre de passage au bloc opératoire qui ne permet que la prise en charge d’un seul blessé, parfois de deux simultanément. Certains blessés jugés trop graves et dont la prise en charge nécessiterait de déployer des moyens considérables au risque de léser le pronostic des autres patients ne seront pas prioritaires, sans pour autant être considérés comme des « laissés pour compte ». Ils seront traités dans un second temps, lorsque les moyens seront disponibles. Il s’agit d’un réel changement de paradigme, puisqu’à une logique déontologiste qui est l’essence même de la médecine hippocratique – dont l’objectif est de faire le maximum pour le bien individuel du patient – se substitue une logique utilitariste qui fait intervenir le principe de justice distributive dont le but est de rationaliser les moyens et de parvenir à sauver un maximum de patients. Lire la suite
1 résultat
Colloques, manifestations, expositions...
Institutions, ministères, médias...