(1874-1973) Général français (R), auteur de nombreux ouvrages historiques et notamment Turenne (1910), Histoire de l’armée française (1929) et La guerre en montagne au XXe siècle (1956).
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La formation d’une Europe unie en un seul corps politique est le problème sur lequel on se penche aujourd’hui avec une sollicitude ignorée des générations précédentes. De tout temps, mais à présent avec une force accrue, l’homme a désiré ces biens suprêmes : la paix, l’ordre, la liberté ; il se berce de l’illusion qu’en supprimant les frontières il se rapproche de la fraternité universelle. Que les conflits entre nations européennes soient qualifiés de « guerres civiles », la remarque ne date pas d’hier ; Napoléon, réduit à méditer sur son récif de Sainte-Hélène, l’exprimait déjà. Mais jamais les diverses opinions publiques ne l’ont imaginé comme elles le font depuis les deux dernières guerres mondiales. Devant la menace d’une totale destruction des richesses matérielles, artistiques, intellectuelles et morales acquises au cours d’une civilisation presque trois fois millénaire, l’Europe paraît décidée à réagir. Si le recours à un groupement supérieur aux nations existantes n’élimine pas avec certitude toute chance de guerre, du moins aura-t-il l’avantage d’en réduire les occasions, celles précisément de ces « guerres civiles » dont on vient de parler. L’évolution est d’ailleurs acquise qui pousse les sociétés humaines vers une croissance continue : elle les a successivement élevées de la famille à la tribu, puis à la cité, à la province, à la nation, toute la gamme des réalisations atteintes avec la perspective du continent pour finir à l’humanité entière. Vue généreuse de l’esprit et peut-être trop théorique. Des mouvements de régression n’ont pas manqué de contrarier le développement régulier de ces transformations pour le contenir et voire les détruire : « Nous savons maintenant, rappelait naguère Paul Valéry, que les civilisations sont mortelles »… Lire la suite
Nous avons récemment appris qu’en un délai fort bref le même individu pouvait être hissé sur le pavois, puis traîné aux gémonies et réciproquement. Il n’y a pas bien loin, disaient les anciens, du Capitole à la roche Tarpéienne. L’ignominie voisine avec la gloire et, de cette troublante alternative, le cours des événements auxquels nous avons assisté en précise les justifications ; mais il fait également sentir combien fragiles peuvent être les jugements humains. C’est pourquoi, à la lumière d’un passé encore proche, bien des verdicts prononcés par le tribunal de l’histoire ne seraient-ils point sujets à révision ? Tout au moins, ne souffriraient-ils pas, dans leur traditionnelle, rigueur, quelque atténuation ? Lire la suite
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