Tour de France 2020 et anecdotes historiques :
2 septembre / Des Alpes à la vallée du Rhône
2 septembre / Des Alpes à la vallée du Rhône
Insigne du 4e RCH
Le 5 mars 1815, Napoléon reçut un accueil très chaleureux à Gap, la plus haute préfecture de France et dont le passé militaire fut important avec pas moins de trois enceintes fortifiées. Au XIXe siècle, la Caserne Desmichels, aujourd’hui centre administratif, a accueilli de nombreuses unités dont le 17e Régiment d’infanterie (RI) avant 1914. La ville fut libérée à l’été 1944 par une action audacieuse des Forces françaises de l’intérieur (FFI), obligeant la garnison allemande à rendre les armes. Depuis 1983, le 4e Régiment de Chasseurs (reformé en 1954) est installé au Quartier Général Guillaume, un vaste complexe construit dans les années 1980. Ce régiment de cavalerie appartient à la 27e Brigade d’infanterie de montagne et a payé un lourd tribut à la guerre contre le terrorisme avec 4 de ses membres tués en novembre 2019 lors de la collision de 2 hélicoptères au-dessus du Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane.
Plus loin, le peloton traverse la ville de Montélimar, qui, outre ses nougats, fut une ville de garnison de 1731 à 2000 avec la caserne Saint-Martin qui abrita de nombreuses unités. Le positionnement de Montélimar à mi-parcours entre Lyon et Marseille était très intéressant et les autorités municipales de la ville ont toujours favorisé cette vie de garnison, très utile pour le développement économique de la cité. La dernière grande unité stationnée fut le 45e Régiment de transmissions (RT) dédié aux transmissions d’infrastructures et à l’instruction. Avec la professionnalisation de 1996, ses missions furent transférées au 28e RT implanté à Issoire (Puy-de-Dôme) et le régiment fut dissous en 2000, mettant un terme à la présence militaire à Montélimar.
Privas, la ville d’arrivée en plein cœur de l’Ardèche et mondialement connu pour la crème de marrons Clément Faugier, a connu un passé militaire avec la caserne Rampon et son champ de Mars, qui abrite encore la Délégation militaire départementale (DMD). En 1870, la Garde mobile de l’Ardèche y fut convoquée à la fin du mois d’août pour partir vers le nord : 3 bataillons y furent formés avec les Ardéchois et ceux-ci prirent le train le 28 septembre (il n’y a désormais plus de ligne ferroviaire pour desservir cette préfecture) pour Évreux dans l’Eure où ils arrivèrent le 30. Ils participèrent aux combats contre les troupes prussiennes et un mausolée à Vernon, sur les bords de Seine, rappelle le sacrifice de ces soldats venus de Privas. Après l’armistice du 28 janvier 1871, ils gagnèrent à pied la ville de Bourges, avant de finir leur voyage retour vers l’Ardèche en train cette fois-ci (sur la guerre de 1870, se reporter au numéro d'août-septembre 1970).
Publié le 02 septembre 2020
Jérôme Pellistrandi