Décès d'Edgard Tupët-Thomé, l'un des quatre derniers Compagnons de la Libération
Edgard Tupët-Thomé
Edgar Tupët-Thomé s’est éteint mercredi 9 septembre 2020 aux Invalides. Trois compagnons de la Libération sont encore en vie (sur 1 038) : Pierre Simonet (98 ans), Hubert Germain et Daniel Cordier (100 ans).
Edgar Tupët était né le 19 avril 1920. Engagé par devancement d’appel au 8e Régiment de Zouaves en 1938, il participe aux combats de Lorraine, de Belgique et à la protection du rembarquement de Dunkerque. Fait prisonnier, il s’évade lors de son transfert vers l’Allemagne. Il échoue à rejoindre Londres et à la France libre après l’armistice. Travaillant à Clermont-Ferrand, il rencontre par hasard Roger Warin du réseau Ronald. Il devient l’un de ses adjoints avec Stanislas Mangin : il est en charge de trouver des terrains d’atterrissage clandestin qui permettent à des avions britanniques de déposer ou d’évacuer des personnes importantes. Il est l’un des premiers engagés militaires secrets de la France libre dès avril 1941. Il est envoyé en Angleterre via l’Espagne, le Portugal et Gibraltar en août 1941.
Il prend le pseudonyme d’Edgard Thomé. Après une formation et un entraînement, il est parachuté en France en décembre 1941 et réalise une mission de six mois. Promu lieutenant, il demande à rejoindre une unité combattante et part à Saint-Pierre-et-Miquelon comme instructeur commando. Commandant en second du 3e Régiment de chasseurs parachutistes (RCP), il s’illustre avec sa section parachutée en août 1944 dans le Finistère. En août 1944, il est parachuté dans le Jura où il se distingue à plusieurs reprises. Il sera parachuté une 3e fois en avril 1945 en Hollande.
Il démissionne de l’Armée et, après un passage à l’École coloniale d’administration, est affecté en Tunisie. De 1950 à 1955, il part au Canada où il gère sa propriété agricole. Il reprend alors des études et il devient ingénieur en organisation scientifique du travail, fonction qu’il mettra en œuvre dans différentes entreprises et notamment Panhard.
En 1981, il avait publié Special Air Service. L’épopée d’un parachutiste en zone occupée. (Grasset).
Ses différentes décorations illustrent son parcours. La ministre des Armées, Florence Parly, et la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, Geneviève Darrieussecq, relèvent que « Chaque moment clé de la Seconde Guerre mondiale en France se retrouve dans [son] épopée » (communiqué du 9 septembre 2020).
• Grand Croix de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
• Médaille commémorative des Services volontaires dans la France libre
• Membre de l’Ordre de l’Empire britannique
• Military Cross (GB)
• King’s Medal for Courage in the Cause of Freedom (GB)
• Chevalier de l’Ordre d’Orange Nassau (Pays-Bas)
• Croix de Guerre (Pays-Bas)
Les honneurs militaires lui seront rendus le 17 septembre dans la cour d’honneur des Invalides.
(Source : Grande Chancellerie de la Légion d'honneur)
Publié le 10 septembre 2020
Jérôme Dollé