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16 septembre / Grenoble-Méribel : terres de chasseurs alpins
16 septembre / Grenoble-Méribel : terres de chasseurs alpins
Insigne des Chasseurs alpins (cor de chasse)
Les Alpes et Grenoble ont vu le développement des Chasseurs alpins (lire Henri Bordeaux, « Les chasseurs alpins », RDN n° 8, janvier 1940, p. 3-19) avec leur forte identité conjuguant infanterie et combat en montagne. Grenoble a ainsi été au cœur du développement de la capacité française à combattre en zone montagneuse avec une école française de très haute valeur qui a prouvé sa valeur lors de tous les conflits. Ainsi, durant le néfaste mois de juin 1940, l’Armée des Alpes protégeait la frontière face à l’Italie de Mussolini, lorsque celui-ci voulut sa part du gâteau alors que les troupes allemandes franchissaient la Loire. Ses troupes, bien qu’entraînées au combat en montagne, furent vaincues par les unités alpines françaises pourtant inférieures quantitativement mais qui avaient un état d’esprit résolument offensif. Celui-ci se retrouva d’ailleurs dans les maquis alpins dont une grande partie de l’encadrement venait des chasseurs alpins.
La Tarentaise a ainsi hébergé des bataillons de chasseurs alpins dont le terrain d’entraînement était naturellement la montagne voisine, avec des espaces vierges permettant l’aguerrissement de ces troupes tant pour le combat hivernal que pour le combat en été. La fin de la conscription et la professionnalisation ont vu la fermeture de plusieurs garnisons, dont Moutiers sur la route du Tour, au grand dam des communes, se retrouvant avec des infrastructures datant de la fin du XIXe siècle. À Moutiers, le 53e Bataillon de chasseurs alpins (BCA) fut formé en 1939. Il combattit notamment en Alsace et se replia jusqu’à Saint-Valéry-en-Caux où il fut capturé, faute d’avoir pu embarquer vers l’Angleterre.
Non loin de là, Albertville fut une place militaire importante : en 1906, un habitant sur 5 était un soldat. Plusieurs casernes y furent construites comme la caserne Songe. Il y eut même un pénitencier militaire qui fut fermé en 1926 et dont les derniers bâtiments furent détruits à l’occasion des Jeux olympiques (JO) d’Albertville en 1992.
Publié le 16 septembre 2020
Jérôme Pellistrandi