Tour de France 2020 et anecdotes historiques :
18 septembre / Bourg-en-Bresse–Champagnole : garnisons et Ligne de démarcation
18 septembre / Bourg-en-Bresse–Champagnole : garnisons et Ligne de démarcation
Ligne de démarcation en 1940
La IIIe République marqua le territoire de son empreinte militaire avec la construction de nombreuses casernes destinées à protéger le pays face à la nouvelle puissance militaire que constituait le Reich allemand, ayant fait son unité en 1871 à la suite de la défaite de l’Empire de Napoléon III.
Bourg-en-Bresse fit partie de ces villes qui construisirent des quartiers tout neufs permettant de recevoir les conscrits de cette armée en pleine reconstruction. La Caserne Aubry, construite entre 1875 et 1876 reçu le 23e Régiment d’infanterie (RI) jusqu’en 1923, année de sa dissolution. Après la Seconde Guerre mondiale, le 1er Régiment de tirailleurs marocains (RTM) vint en garnison à Bourg avec notamment sa nouba [musique]. À partir de 1963, le RTM fut dissous et un Centre mobilisateur prit la place dans ce quartier qui au final fut transformé en une résidence privée, la façade principale étant juste conservée.
À Lons-le-Saunier, ce fut la même histoire avec deux casernes pour deux régiments, les 44e et 60e RI. Le 44e RI fut en garnison à Lons-le-Saunier de 1872 à 1923 et s’illustra lors des deux conflits mondiaux, notamment en juin 1940 sur les ponts de la Loire. Après avoir été engagé en Algérie, le 44 se réinstalla à Lons-le-Saunier jusqu’à la fin des années 1970. À cette époque, la garnison de la ville fut fermée. Paradoxe de l’histoire, le 44e RI est « transféré » à Paris et est depuis le régiment support de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).
Le Tour traversera sans s’en rendre compte la Ligne de démarcation imposée par les Allemands à la suite de l’armistice du 22 juin 1940, coupant la France en plusieurs zones, la zone sud étant sous l’autorité de Vichy. Cette véritable frontière intérieure allait des Pyrénées atlantiques avec la frontière espagnole jusqu’à la Suisse en passant par le Berry. Très vite, des réseaux se mirent en place, notamment dans le Jura, pour pouvoir faire passer la Ligne, certains passeurs le faisant par l’intérêt du gain et la majorité par patriotisme et dans la plus grande clandestinité.
Publié le 18 septembre 2020
Jérôme Pellistrandi