Hommage à Olivier Dassault
Olivier Dassault (© Groupe Dassault / S. Dulud)
Le 7 mars 2021, la mort brutale, dans un accident d’hélicoptère en Normandie, d’Olivier Dassault à l’âge de 69 ans, a surpris et d’autant plus choqué que son grand-père, Marcel (94 ans), puis son père, Serge (93 ans), avaient eu une longévité exceptionnelle, contribuant à construire la légende de l’entreprise au trèfle comme talisman par ce temps long à la tête du groupe.
Dassault, au-delà du nom propre issu directement de la Seconde guerre mondiale et de la lutte contre l’Allemagne nazie, est plus qu’une marque ou une simple société. C’est un symbole mondialement connu, étroitement lié à notre pays, et, n’en déplaise aux jaloux, qui a contribué à façonner notre souveraineté, notre indépendance et donc notre place dans le monde.
Certes, Olivier Dassault n’avait pas directement succédé à son père Serge, mais avec ses frères et sa sœur, ils avaient eu la sagesse de confier les rênes du groupe à Charles Edelstenne, fidèle parmi les fidèles, tout en participant activement au contrôle et au pilotage des activités comme le démontre la participation d’Olivier Dassault au conseil d’administration du 4 mars dernier.
Scientifique et ingénieur, issu de l’École de l’air, titulaire d’un DEA de mathématiques et d’un doctorat d’informatique de gestion, Olivier Dassault était aussi un pilote chevronné qui avait cumulé plusieurs performances à bord des avions Falcon produits par l’entreprise. Il était également un homme de culture et d’art, passionné de musique et de photographie. Cette ouverture d’esprit et son intérêt pour ces arts ont contribué à la richesse humaine de l’homme et tous ceux qui l’ont croisé, y compris ses opposants dans le champ politique qu’il avait investi, dans la droite ligne de son père et de son grand-père ont tous salué la mémoire d’Olivier Dassault et ses qualités d’écoute et d’attention.
En une période où le temps s’accélère à coups de tweets et où la scène politique se tend avec une critique permanente de tous par tous, Olivier Dassault détonnait, finalement. Très actif dans tous les champs qui le passionnaient, il a été également d’une grande discrétion, comme le reste de sa famille. Pas de presse « people » ou d’extravagances divulguées, pas de coups médiatiques…
Au XVIIIe siècle, il aurait été un « honnête homme », curieux du savoir, mécène et artiste, savant dans son cabinet de curiosité, industrieux et constructeur car il croyait fermement en un progrès utile à tous et à son pays, la France. ♦
Publié le 15 mars 2021
Jérôme Pellistrandi