14e étape – 10 juillet – Carcassonne-Quillan :
Entre Cathares, maquisards et Bigeard
Entre Cathares, maquisards et Bigeard
Château de Montségur depuis le village (© Lucas Destrem via Wikicommons)
Les contreforts des Pyrénées ont été l’objet de nombreuses confrontations historiques, notamment au Moyen-Âge où les disputes féodales et de suzeraineté ont marqué les lieux. Ce fut le cas lors de l’hérésie des Cathares qui vit une véritable croisade menée contre les Albigeois au début du XIIIe siècle. La route du Tour passera, après avoir dépassé le bourg de Lavelanet, au pied de Montségur, dont le château fut assiégé en 1242-1243 et dont les occupants périrent dans un gigantesque brasier, contribuant à forger une légende encore vivace dans ces terres montagneuses.
Le village d’Axat a connu un développement économique particulier à partir de 1757, au début de la pré-révolution industrielle avec ses forges, produisant un acier de grande qualité qui était utilisé notamment pour la fabrique de sabres, de boulets et de petites munitions, utilisant l’eau de la rivière Aude pour faire fonctionner les roues hydrauliques actionnant les outils de fabrication. L’activité de forgeage s’arrêta toutefois en 1860, faute de rentabilité économique.
Quillan, ville d’arrivée, a été marquée par les conséquences de la Guerre civile en Espagne (1936-1939) avec la venue de nombreux réfugiés provenant du camp républicain. Un certain nombre d’entre eux rejoignirent le maquis à partir de 1942 et participèrent aux combats pour la libération de la région à partir de juin-juillet 1944. C’est ainsi que Marcel Bigeard (1916-2010) y fut parachuté dans la nuit du 8 au 9 août pour encadrer les maquisards.
Marcel Bigeard, natif de Toul en Lorraine, avait effectué son service militaire de 1936 à septembre 1938. Rappelé le 22 mars 1939, il est fait prisonnier le 22 juin 1940 et parvint à s’échapper le 11 novembre 1941 en gagnant la zone libre. Il est au Sénégal en février 1942 puis est formé au parachutisme par les Britanniques. Désigné comme Délégué Militaire Départemental pour l’Ariège, il conduit les combats amenant au départ des Allemands. Les unités de maquisards comprenant des Français mais aussi des Espagnols eurent alors 44 tués et blessés, contre 230 du côté nazi. Les forces commandées par Marcel Bigeard firent 1 420 prisonniers. ♦
Publié le 09 juillet 2021
Jérôme Pellistrandi