19e étape – 16 juillet – Mourenx-Libourne : Les Landes : base aérienne, centres d’essais et aéronautique
Dassault Mirage IV
Quittant la vallée du Gave de Pau, la route remonte désormais vers le nord et vers des terrains beaucoup plus plats.
Insigne régimentaire du 6e RPIMA
Mont-de-Marsan, ville sportive de tauromachie et de rugby, abrite une des bases militaires les plus importantes de France. D’abord garnison pour l’Armée de terre de 1876 à 1998, la ville, avec sa caserne Bosquet, a hébergé de nombreuses unités dont le 34e Régiment d’Infanterie puis, à partir de 1962, l’emblématique 6e RPIMA (Régiment parachutiste d’infanterie de Marine), cher au Général Marcel Bigeard (1916-2010). Il était l’héritier du 6e BPC (Bataillon de parachutistes coloniaux) créé en 1948 en Bretagne et qui fut à Quimper puis Saint Brieuc, avant d’être engagé en Indochine où il sauta sur Diên Bien Phu avec le commandant Bigeard à sa tête. De retour d’Algérie, il s’installe à Mont-de-Marsan, est engagé en Opex, bien qu’ayant des appelés du contingent tous volontaires. Il est dissous en 1998 à la suite de la professionnalisation des armées. Toutefois, en 2019, il renaît avec le Centre de formation initiale des parachutistes affectés à la 11e Brigade parachutiste, implanté au Camp de Caylus, reprenant l’étendard et les traditions du 6e RPIMA. Dans la ville, le quartier Bosquet déserté par l’Armée de terre est devenue une cité administrative.
La Base aérienne 118 (BA) Colonel Rozanoff est l’héritière de l’aérodrome créé en 1911. En 1939, il devient une annexe de l’École de l’Air. Celui-ci est occupé par les Allemands à partir de novembre 1942 et ceux-ci y construisent une piste en dur toujours utilisée. En 1945, le Centre d’expertise aérienne militaire (CEAM) s’y implante et la BA ne va cesser de monter en puissance en accueillant, à partir de 1964, les Mirage IV, premiers vecteurs de la dissuasion nucléaire française. Aujourd’hui encore, la base abrite la 34e Escadre de chasse, participe à la dissuasion, contribue aux expérimentations et à la formation des pilotes de Rafale français, mais aussi étrangers.
Au cœur des Landes, les coureurs longeront le Camp de Captieux, servant de polygone d’essais pour la Direction générale de l’armement (DGA) et l’Armée de l’air et de l’Espace. Ce site de 100 km2 a d’abord été une base militaire américaine à partir de 1950 avant d’être récupérée par les armées françaises dès 1966. L’histoire raconte que de nombreuses « maisons closes » étaient aux alentours et ne fermèrent que tardivement.
Statue du général de Monsabert,
place des Martyrs de la Résistance à Bordeaux
Après avoir franchi la Garonne et contourné ainsi l’agglomération bordelaise, l’arrivée se fera à Libourne. Si Libourne n’est plus une ville militaire, elle l’a été longtemps et son patrimoine exceptionnel est devenu un enjeu politique local. Entre 1766 et 1820, un ensemble monumental de caserne y a été construit dans le plus pur style classique du XVIIIe siècle. Sur 6,7 ha, les bâtiments ont longtemps abrité l’école du personnel réserviste du Service de Santé des Armées (SSA). Des milliers de médecins du contingent, pharmaciens et vétérinaires y ont été formés, jusqu’à la suspension de la conscription. Le SSA abandonna les lieux qui furent temporairement transformés en école de gendarmerie avant sa fermeture en 2009 et depuis, les projets immobiliers se succèdent sans pour autant se concrétiser au risque de transformer un magnifique ensemble architectural en une friche en ruine. Le général de Monsabert (1887-1981), héros de la Campagne d’Italie en 1943-1944, Compagnon de la Libération, était originaire de Libourne et une promotion de Saint-Cyr porte son nom (1982-1985). ♦
Publié le 16 juillet 2021
Jérôme Pellistrandi