Ukraine-Russie : 23 février 2022
Carte des régions ukrainiennes (© Peter Fitzgerald / Wikimedia Commons)
La montée des tensions s’est poursuivie toute la journée dans plusieurs domaines. Sur le plan diplomatique, il y a un gel des positions avec une intransigeance russe, qui maintient les exigences réclamées par Moscou. L’annulation des rencontres entre les ministres des affaires étrangères ne présagent rien de bon, et l’ouverture d’une longue période sans échanges de haut niveau. La Chine et le Vénézuela, affirment leur soutien à la Russie, et reportent la responsabilité de l’aggravation de la situation sur les États-Unis et l’Otan.
Le Japon et le Canada ont annoncé qu’ils prendraient également des sanctions économiques, suivant ainsi l’Union européenne (UE) et les États-Unis, Moscou répliquant en affirmant que les conséquences seront terribles.
Sur le terrain, la Russie maintient son dispositif militaire massif, prêt à être engagé dans des délais désormais très courts. Désormais 80 % des unités seraient sur leur base de départ.
Les violations du cessez-le-feu se sont aggravées avec de nombreuses explosions décomptées par la mission de l’OSCE (à Donetsk, 703 violations dont 332 explosions, contre 579 incidents la veille, et à Louhansk, 1 224 actes répertoriés, dont 1 149 explosions, contre 333 la veille). Un soldat ukrainien a été tué sur la ligne de front.
Moscou a annoncé le début de l’évacuation de son personnel diplomatique à Kiev, tandis que l’Ukraine a demandé à ses ressortissants de quitter la Russie. Il y aurait plus de 2 millions d’Ukrainiens sur le territoire russe.
Dans ce contexte de montée des tensions, une cyberattaque massive a été observée ce jour contre les administrations ukrainiennes. Le gouvernement de Kiev a par ailleurs décidé de rappeler ses réservistes entre 18 et 60 ans. Ceux-ci se répartiraient en 36 000 pour l’armée de terre, 5 000 pour la garde nationale et 5 000 pour les gardes-frontières.
La situation actuelle, ce mercredi soir, ne laisse pas entrevoir un début de désengagement et de baisse des tensions. À l’inverse, tout le spectre des moyens, en y incluant des méthodes hybrides de manipulation de l’information, démontre qu’une amplification du conflit semble inéluctable. ♦
Publié le 23 février 2022
Jérôme Pellistrandi