10e étape – 12 juillet – Morzine-Megève : station refuge
(© Boly / Wikimediacommons)
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Megève devint une ville refuge pour les juifs, adultes et enfants, afin d’échapper aux nazis. Megève était idéale car la station n’était pas occupée par les Allemands et la possibilité de logements était immense, notamment grâce aux hôtels, chalets et maisons.
En août 1942, à la suite des directives reçues de Vichy, le préfet des Alpes-Maritimes décréta l’envoi des juifs de son département en résidence forcée en zone occupée par les Allemands. Les autorités italiennes, qui occupaient ce département, envoyèrent un grand nombre de juifs de Nice et de Cannes à Megève et dans les environs « pour raisons de sécurité ».
Les 8 et 9 avril 1943, arrivèrent les premiers Juifs assignés à résidence à Megève. Ils étaient environ 2 000. En septembre 1943, quelques jours avant l’occupation allemande de la zone, les Italiens prirent la décision d'évacuer les juifs vers l’Italie puis en Afrique du Nord via Nice, afin que ces derniers échappent aux camps de la mort.
Pendant toute la durée de la guerre, environ 500 enfants juifs ont été cachés à Megève et ont survécu. Lorsque les Allemands s’y installèrent, les « sauveurs » redoublèrent de prudence, mais aucun enfant fut dénoncé.
En outre, un centre médico-social de l’Œuvre de secours aux enfants (OSE) fut ouvert à Megève, dirigé par Jacques et Nicole Salon. Dans ce centre fut créée une filière de sauvetage d’enfants. Ainsi, entre le 1er et le 10 septembre 1943, Jacques et Nicole Salon réussirent à faire passer en Suisse près de 200 enfants. Nicole Salon s’installa ensuite à Nice et continua d’assurer les convois d’enfants vers la Suisse. Malheureusement, elle fut arrêtée le 24 octobre 1943, et déportée le 20 novembre de la même année à Auschwitz, où elle fut gazée trois jours plus tard. ♦
Carte du parcours de la 10e étape du Tour de France (© ASO)
Publié le 12 juillet 2022
Jérôme Pellistrandi, Marie Toiron