Tour de France 2022 : 13e étape – 15 juillet – Bourg d’Oisans-Saint-Étienne : une région favorable aux maquis&l
Vue du Bourg d'Oisans (© Creative Commons BY-NC-SA 3.0 - 2012 - Andy Bryant)
Au cours de cette treizième étape, le Tour traversera l’Auvergne-Rhône-Alpes. Cette région, si elle fut disputée au Moyen-Âge, a connu une histoire militaire riche.
Insigne du maquis de l'Oisans
Durant la Seconde Guerre mondiale, l’Auvergne fut une région propice, de par sa géographie et sa topographie, à la Résistance (1). De grands maquis se sont développés dans les régions montagneuses, tel que celui de l’Oisans qui suivait le tracé de la vallée de la Romanche. Le maquis naquit dès la fin de l’année 1940 et engloba Grenoble. Il était composé de 1 526 volontaires, sous le commandement du capitaine Lanvin. Implanté au sein de la vallée entre Grenoble et l’Italie, ce maquis présentait une topographie particulièrement avantageuse. Les résistants pouvaient ainsi facilement se cacher, et surtout attaquer les Allemands qui acheminaient du matériel par cette route et qui tenteraient de se replier vers l’Italie en cas de débarquement allié.
L’Oisans représentait un véritable enjeu stratégique dans la lutte contre l’ennemi. Une troupe d’élite, la 157e division alpine bavaroise « Alpenjager », fut notamment envoyée sur place. Face à ces hommes expérimentés, les maquisards usèrent ainsi de leurs connaissances précises du terrain. Ils menèrent des actions de sabotage ou encore trompèrent les Allemands en cherchant à apparaître plus nombreux qu’ils ne l’étaient. Leurs techniques fonctionnèrent, puisque les troupes adverses adoptèrent une attitude défensive en creusant des tranchées. Malgré cette intense résistance, l’Oisans fut envahi dans le cadre de l’opération Attila déclenchée le 11 novembre 1942 par Hitler, et marquant l’occupation de la zone libre.
L’arrivée des alliés, à la suite du débarquement de Provence du 15 août 1944, renversa la situation. Les Allemands s’inclinèrent devant un maquis victorieux. Parallèlement, le capitaine Lanvin donna l’ordre de libérer Grenoble – libération qui se fit sans grande difficulté, les Allemands ayant quitté la ville la veille. Les ennemis restés sur place se rendirent le 22 août 1944 à la Résistance locale. Le maquis de l’Oisans est ainsi considéré comme l’un des rares maquis victorieux de la Seconde Guerre mondiale. ♦
Carte du parcours de la 13e étape du Tour de France 2022 (© ASO)
(1) Sur l’apport de la résistance, lire Combaux Edmond, « L’action militaire de la résistance française » RDN, n° 19, décembre 1945, p. 723-742 (www.defnat.com/).
Publié le 15 juillet 2022
Jérôme Pellistrandi, Marie Toiron