Vers une baisse de la piraterie maritime ?
Pour la quatrième année consécutive, le Maritime Information Cooperation & Awareness Center (MICA Center) installé à Brest, vient de publier son bilan annuel sur la sûreté des espaces maritimes. Celui recense et précise les différents évènements relevés au cours de l’année 2022 qui ont pu affecter la sûreté maritime dans le monde et donc avoir un impact sur la navigation mais aussi sur l’économie mondiale aujourd’hui très dépendante des espaces océaniques.
Le MICA Center est hébergé à Brest et il est placé sous l’autorité directe du sous-chef d’État-major des opérations de la Marine nationale. Sa mission est de collecter et relayer les informations utiles vers l’ensemble des acteurs de l’industrie maritime. Il a notamment vocation à traiter les données de sûreté maritime non seulement dans la ZEE française mais bien dans le monde entier.
La baisse de la piraterie et du brigandage maritimes amorcée et constatée en 2021 s’est heureusement poursuivie en 2022. Le MICA Center a ainsi enregistré 300 incidents, ce qui représente une baisse d’environ 5 % par rapport à 2021. Celle-ci est en particulier due à une diminution remarquable des actes de piraterie alors que les cas de brigandages sont stables, voire en hausse dans certaines zones du monde.
Bien que le golfe de Guinée soit toujours perçu comme l’une des zones les plus dangereuses au monde, en raison notamment du mode d’action des pirates, jusqu’à mi-décembre la région n’a vu qu’un très faible nombre d’incidents de ce type. Pour autant, la vigilance doit rester de mise dans cette région toujours marquée par l’ensemble des menaces sur la sûreté des espaces maritimes. La coopération régionale s’est accrue et les États commencent à disposer de moyens d’action plus efficaces.
En océan Indien, dans le golfe de Guinée et en Asie du Sud-Est, le brigandage ne suit pas cette tendance générale à la baisse. Au contraire, le MICA Center a plutôt enregistré un nombre croissant d’actes de vols dans ces régions. Il est probable que la crise économique mondiale ne fasse qu’aggraver cette tendance dans ces zones déjà instables et moins contrôlées par des organisations étatiques ou régionales policées.
Les trafics de drogue, d’êtres humains et la contrebande – sans oublier la pêche illicite – restent les sujets majeurs de préoccupation pour l’écosystème maritime dans l’ensemble des zones du monde. L’actualité géopolitique récente – en particulier avec la guerre en Ukraine – a cependant mis en lumière d’autres menaces sur l’espace maritime telles que celles pesant sur les câbles et pipelines sous-marins ou encore le risque cyber affectant les navires comme les infrastructures portuaires, obligeant à développer de nouvelles doctrines de prévention et de défense contre ces actes déstabilisant et potentiellement dangereux.
L’intégralité du bilan annuel 2022 et une présentation complète du Maritime Information Cooperation & Awareness Center sont disponibles sur son site internet : www.mica-center.org.
Source : Communiqué de la préfecture maritime de l’Atlantique du 9 janvier 2023
Publié le 09 janvier 2023
Jérôme Pellistrandi