Ce documentaire français nous invite dans le quotidien de soldats américains revenant d’Irak ou d’Afghanistan, souffrant de stress post-traumatique (PTSD). Pour ces hommes, il y a eu un « avant » et un « après » la guerre.
Celle-ci les a marqués à tel point que leur personnalité a changé : crises de colère, violence, larmes, isolation, incompréhension… Nous les suivons chez eux et dans les locaux du centre de soutien psychologique aux vétérans Pathway Home, en Californie, où ils sont suivis par un psychologue et où ils nous délivrent leurs témoignages.
Un travail colossal – cinq ans de tournage, dix ans de réflexion – qui n’est pas une œuvre politique. Il ne s’agit pas de dénoncer un système ou d’accuser qui que ce soit. Ça n’est pas du Michael Moore. Aucune voix-off pour soutenir ou guider le spectateur. C’est un témoignage. Immersion totale donc, soutenue par une musique discrète, un montage travaillé, simple et efficace et des prises de vue intimistes.
Impossible de rester insensible par la profonde humanité de ces vétérans qui délivrent leur expérience traumatisante du combat. Le témoignage de ce qu’ils ont vécu, la description de scènes souvent dures – certains détails peuvent choquer – valent tous les flash-back et tous les effets spéciaux. Ils sont pris de colère, de tristesse et d’incompréhension face à ce qu’ils ont fait et vécu. Tous ces sentiments sont parfaitement capturés et retransmis à l’écran.
Si tristesse et compassion semblent abonder dans ce film, il s’agit avant tout d’espoir. L’espoir d’une vie de famille et d’une vie professionnelle normales. Les enfants, femmes et proches de ces victimes viennent donner un but à leur vie. Leur présence les motive et finalement donne un sens profond au film. Ne craignez donc pas d’assister à un spectacle monotone. C’est une œuvre cinématographique, même si l’on ne peut pas réellement parler d’acteur ni de scénario, tout à fait accessible, bien plus d’ailleurs que certains drames scénarisés ; et même parfois récompensés.
Un seul bémol : la durée. Il aurait fallu couper une vingtaine de minutes, peut-être en première partie du film où certaines lenteurs ne laissent pas présager la rare intensité de la seconde partie.