Il n’est pas courant de présenter des romans de type « policier » parmi les recensions auxquelles notre revue ouvre ses colonnes. Il est pourtant vrai qu’à la poursuite durant quatre mois d’un fameux « Sami », narrée en 10 chapitres et 66 épisodes, ne manquent ni pugilats, ni rafales d’armes automatiques, ni rodéos automobiles.
L’atmosphère présente bien des points communs avec les désormais classiques aventures d’OSS 117 et consorts, à l’exception toutefois de brûlants passages érotiques. Point d’Ursula sortant de l’onde dans un maillot moulant ses formes ; il faut attendre la page 174 pour que l’héroïne, à la recherche éperdue des traces de son père, perde sa vertu, et encore, avec répugnance et dans un bureau minable. Par ailleurs, la technique progressant sans cesse , il est fait large usage des téléphones portables, SMS, clés USB et autres GPS.
Mais rassurons le lecteur éventuel quant à l’orthodoxie de la place accordée ici à cet ouvrage. Nous nous situons bien dans le domaine de la « défense nationale », nous passons de l’Élysée à la DGSE et aux ambassades et les coups tordus le sont pour le bien du service et le succès des armes de la France. L’auteur est à coup sûr un familier des milieux du renseignement et certains portraits pourraient bien être à clé.
Après l’entrée en scène des protagonistes, le rythme s’accélère et il faut rester attentif pour suivre, de Bobigny à Amman et de Tunis à Beyrouth, les faits et gestes de Malk, Angelo ou Nicolas. On se laisse prendre au jeu dans ce panier de crabes, même si les situations sont parfois rocambolesques et si on frôle le Grand Guignol dans la jungle libanaise. La fin à l’eau de rose permet de reprendre haleine ; souhaitons à Arnaud et Sura de vivre longtemps heureux et de donner naissance à des tas de petits agents secrets munis de faux passeports.