L’auteur, Marc Rousset, diplômé d’HEC, Docteur ès Sciences économiques, MBA (Master of Business Administration) de la Columbia University, AMP Harvard Business School, a occupé pendant 20 ans des fonctions de directeur-général dans les groupes multinationaux en France, en Asie et au Brésil.
Il a écrit Pour le renouveau de l’entreprise préfacé par Raymond Barre, obtenu le Prix de l’Académie des sciences morales et politiques avec La nouvelle Europe de Charlemagne, préfacée par le ministre et académicien Alain Peyrefitte et donné ensuite Les Euroricains, préfacé par Yvon Gattaz, ancien président du Medef et membre de l’Académie des sciences morales et politiques (Institut de France).
C’est en 2009 qu’il a écrit La nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou présenté en séance à l’Académie et qui devrait faire l’objet d’un colloque à l’Unesco en 2012 avec le concours de la Fondation Charles de Gaulle et la participation d’Hélène Carrère d’Encausse, Secrétaire perpétuel de l’Académie française, ainsi que des ambassadeurs d’Allemagne et de Russie.
Il expose, dans le détail de ce livre brillant, l’objectif stratégique que représente la constitution d’un grand espace paneuropéen de nations allant de Brest à Vladivostok, un ensemble qui intégrerait les mondes européen et slave. Il se constituerait par le rapprochement entre l’Europe carolingienne (avec Strasbourg comme capitale) et la grande Russie moscovite, une alliance capable d’arrimer efficacement une nouvelle Eurasie sur le Rhin et la Moskova. Ce grand ensemble de la mer d’Alboran à celle d’Okhotsk apparaît à l’auteur comme l’unique garantie de survie de l’espace européen, sujet d’un monde multipolaire où la compétition des civilisations fait partie des scénarios possibles.
Il se structure par l’axe Paris-Berlin-Moscou, un axe qui garantirait la puissance économique de l’espace commun euro-asiatique. Cet axe se concrétiserait par des partenariats stratégiques ambitieux entre la France, l’Allemagne et la Russie, partenariats bâtis sur les piliers que sont les importants investissements financiers des uns, les insondables richesses énergétiques des autres et leurs capacités industrielles coordonnées. Il couvrirait également la puissance militaire avec une alliance de sécurité paneuropéenne, cette coopération militaire du XXIe siècle à développer entre une « Europe européenne » aux forces mieux intégrées et une vraie fédération de Russie. Elle offrirait aux partenaires une alliance et une solidarité supplémentaires pour faire face aux risques géostratégiques du Moyen-Orient, au terrorisme de masse, au danger nucléaire des États faillis, aux tensions énergétiques, à la nouvelle puissance chinoise… Pour l’auteur, l’Europe carolingienne est le vrai noyau de l’Europe politique : équidistante de Moscou et de Washington, alliée des deux capitales, elle doit coopérer à des projets industriels communs de défense ou le montage d’opérations communes, selon ses intérêts stratégiques, parfois avec Moscou, parfois avec Washington. On remarque alors l’intérêt d’un quartier général européen indépendant à Strasbourg, à mi-chemin entre Berlin et Paris, lieu mythique de la réconciliation franco-allemande et siège de l’Eurocorps.
Par cet excellent ouvrage, Marc Rousset nous explique quelles sont les dimensions politiques, militaires et économiques d’un projet européen qui ne fait pas l’impasse sur la puissance.