Ce dictionnaire est en fait une vaste réflexion sur l’information et ses différents usages stratégiques. L’Histoire enseigne qu’elle fut toujours une arme de guerre, de l’Antiquité à Wikileaks et on mesure à lire les premiers chapitres de cette somme érudite que bien des dirigeants surent l’utiliser pour atteindre leurs fins, qu’elles soient politiques, économiques ou stratégiques.
Quand l’information se fait propagande, publicité ou communication, elle est un instrument de pouvoir et entretient un rapport étroit et conflictuel avec la vérité et la politique. La compétition médiatique et les enjeux stratégiques qui la sous-tendent sont les moteurs de la désinformation car « savoir c’est pouvoir ». La première partie de cet ouvrage se clôt sur un passionnant chapitre sur la déception, une activité qui consiste à cacher la vérité à protéger dans un océan de mensonges et à mystifier l’ennemi, une activité dans laquelle excelleront souvent les Britanniques. Quant au véritable répertoire qui constitue la deuxième partie, il offre une mine d’or de définitions, de concepts et d’acronymes mais aussi de repères et d’anecdotes qui permet au lecteur de mettre de l’ordre dans un maquis à la fois historique et conceptuel qui constitue à lui seul une désinformation sur la désinformation ! À la lettre M, je vous recommande « machination », « manipulation », « maquillage », « mensonge », « montage », « Mossad », « mythe ». Bonne lecture.