La période embrassée dans ce nouveau volume de la magnifique collection « Mondes Anciens » chez Belin est vaste : près de sept siècles séparent la fondation de Rome (en 753 av. J.-C. selon la tradition) du consulat de Pompée en l’an 70 de notre ère. Une grande partie de cette période, de 509 à 27 av. J.-C., relève de la République romaine. Si les auteurs n’ont pas choisi comme butée cette date de 27 av. J.-C. c’est afin de mettre l’accent sur l’expansion romaine, thème dominant de l’ouvrage. L’année 70 voit en effet l’enregistrement au nombre des citoyens romains de tous les Italiens et marque donc la fin de la conquête, en Italie tout au moins, et pratiquement sur tout le pourtour méditerranéen.
Cette longue séquence historique est en effet marquée de manière continue par des guerres de conquête qui manifestent une prétention croissante de Rome à l’universalisme. Pendant cette période capitale, la domination de Rome s’étend progressivement à l’Italie centrale, puis à l’ensemble de la péninsule et, enfin, au monde méditerranéen.
Le présent volume explique précisément comment a pu se produire cette expansion exceptionnelle. Remontant à la protohistoire, il nous montre l’émergence des institutions originelles de Rome depuis les Xe-IXe siècles au moins, jusqu’au VIe siècle avant notre ère.
La domination romaine sur le monde méditerranéen ne fut pas facile à réaliser : « La Cité connut des périodes de difficultés et de ruptures comme au Ve siècle ; elle affronta des ennemis farouches, Étrusques, Samnites, Gaulois, Puniques, monarchies hellénistiques, Celtibères, etc. qui opposèrent de farouches résistances. » En certaines occasions, l’existence même de Rome fut menacée, comme pendant la seconde guerre punique ou au début de la guerre sociale.
Ce phénomène d’expansion commence très tôt. La Rome royale n’était déjà pas une cité du Latium comme une autre. Son territoire et son peuplement étaient plus importants que ceux de ses voisines.
À l’époque républicaine, la guerre, le butin et le pillage devinrent les éléments moteurs d’un système économique qui drainait vers l’Urbs toutes les richesses de la péninsule italienne.
À la fois livre d’art richement illustré (par deux cents documents iconographiques et une quarantaine de cartes originales) et synthèse historiographique nouvelle, la parution de ce troisième volume permet de clore, en beauté, la série consacrée à Rome dans cette prestigieuse collection. ♦