Paul-François Paoli aime les sujets brûlants ; ceux sur lesquels un large consensus s’est établi, si solide que personne n’ose plus le contester. Lui, il ose. Après la féminisation de nos sociétés (recension de La tyrannie de la faiblesse dans la Revue Défense Nationale de décembre 2011), c’est l’antiracisme qu’il place dans sa ligne de mire.
L’état des lieux est édifiant. Alors que le racisme est au plus bas chez nous, l’antiracisme y atteint des sommets. Les gens-de-gauche en font l’un de leurs étendards. Du coup, prônant à notre usage la liberté des mœurs, ils tolèrent chez les immigrés les coutumes les plus rétrogrades, au nom d’une France « postnationale, multiraciale et multiculturelle ». Le politiquement correct habille le tout. Les « délits » racistes sont l’objet d’une surveillance sourcilleuse. En ont fait les frais Brice Hortefeux, un préfet de La Réunion, Claude Gaudin, Georges Frêche, Éric Zemmour, Laurent Blanc... Edwy Plenel est le procureur de ce tribunal populaire.
Le tableau dressé, Paoli tire à boulets rouges sur le multiculturalisme. Il n’est pas vrai que toutes les cultures se valent. Depuis le XVe siècle, il n’est pas une invention majeure qui n’ait vu le jour en Europe. Mais il est vrai que le prestige de l’Occident s’est estompé : « Les migrants ne nous admirent plus ». Et pour cause : « la France n’est plus un pays ; c’est un principe, né entre 1789 et 1793 ».
Est-il possible de réagir ? L’auteur n’est pas optimiste. Les Français dépriment et la question qu’ils se posent est le meilleur symptôme de leur dépression : qui sommes-nous ? Certes, « l’épuisement de la Révolution » est porteur d’espoir. Mais si la France fait encore envie, c’est pour sa futilité et son « optimisme sans espérance ». Nos enfants eux-mêmes « ont déjà perdu le goût de savoir d’où ils viennent ». Paoli consacre un chapitre à de Gaulle. Parlant aujourd’hui à Foccart, notre Général serait traîné devant les tribunaux : « Cela suffit comme ça avec vos Nègres. Il y en a à l’Élysée tous les jours. Foutez-moi la paix avec vos Nègres ! ».