L'ouvrage est la mise en forme éditoriale de la thèse de doctorat en droit public soutenue en 2009 par Mme Florence Girod, fonctionnaire du ministère de la Défense. Portant sur l'administration militaire un regard qui est à la fois celui du juriste, de l'historien et du praticien, l'auteur démontre que la référence à la notion d'administrateur, délaissée par le droit positif en 1962 au profit de l'ordonnateur, illustre la spécificité de la fonction financière et comptable du ministère de la Défense.
Dans un premier temps, l'auteur rappelle la signification traditionnelle et la portée contemporaine des principes qui régissent l'administration militaire, puis montre comment la qualité d'administrateur militaire se décline dans l'organisation du réseau des ordonnateurs du ministère de la Défense. Dans un second temps, il présente la façon dont l'administrateur militaire concilie, dans l'exercice de ses fonctions, le respect des règles du droit commun budgétaire et comptable avec les dispositions propres à l'administration militaire. Une application originale de cette conciliation se traduit par l'existence de procédures dérogatoires aux règles de la comptabilité publique.
On pourrait penser que cet ouvrage, décrivant une situation arrêtée au 31 décembre 2008, soit avant la profonde transformation de la fonction financière et comptable du ministère de la Défense (issue de la révision générale des politiques publiques) et l'entrée en service en 2010 du système d'information financière de l'État Chorus, ne présente plus désormais qu'un caractère historique : il n'en est rien, bien au contraire ! En permettant de mettre en perspective les réformes de ces dernières années, sa lecture pourrait se révéler précieuse pour comprendre certains dysfonctionnements récents de l'administration militaire, notamment par le rappel de son évidente spécificité.