Faits et dires
• Je compte voir naître dans les années 1990 une confédération européenne au vrai sens du terme, qui associera tous les États de notre continent dans une organisation commune et permanente d’échanges, de paix et de sécurité.
Président François Mitterrand, dans ses vœux
le 31 décembre 1989
• La doctrine de défense française est la seule qui tienne la route dans l’ébranlement général des blocs dont les concepts fondateurs sont remis en cause.
M. Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Défense
dans Le Point du 7 janvier 1990
• Il a toujours été clair que la dissuasion française avait pour fonction de défendre nos intérêts vitaux. On peut penser que le contenu de ces intérêts aura tendance à s’étendre dans le cadre de la confédération européenne proposée par le président de la République.
M. Chevènement, ibid
• Les événements en cours sont loin de nous inciter à une sorte de désarmement unilatéral.
M. Chevènement, le 11 janvier 1990
• Le 11 janvier 1990 le général Schmitt, chef d’état-major des armées, a annoncé la création d’un corps d’inspecteurs du désarmement, constitué de quelque deux cents spécialistes militaires, ingénieurs et diplomates.
• Il ne sert à rien de se livrer à un procès moral ou éthique de la composante nucléaire de la dissuasion qu’il faut évaluer à l’aune de la stabilité passée, présente et future.
Général Maurice Schmitt, le 16 janvier 1990 à Vienne
• Le 15 décembre 1989, l’Union soviétique faisait savoir qu’elle envisageait de rapatrier d’ici l’an 2000 ses troupes stationnées à l’étranger, estimées par elle à 627 500 hommes. Or, le 18 janvier 1990, la Hongrie demandait officiellement le retrait avant 1991 des 52 000 soldats soviétiques basés sur son territoire. Un accord de principe serait intervenu dix jours plus tard. À son tour, la Tchécoslovaquie négocie le départ des 80 000 hommes que l’Armée rouge entretient à l’intérieur de ses frontières. Ces mesures unilatérales ne concernent pas que le Pacte de Varsovie : le ministre belge de la Défense, dans une interview à la presse, a envisagé de ne plus déployer de forces belges en Allemagne fédérale (25 janvier 1990, dans Le Soir et De standaard).
• Le 6 janvier 1990, le président du Parti communiste (PC) est-allemand, M. Gregor Gysi suggérait de réduire de moitié les forces armées de la République fédérale d’Allemagne (RFA) et de la République démocratique allemande (RDA) au cours des deux prochaines années, avec cette perspective : « De l’Atlantique à l’Oural il ne devrait y avoir aucune fusée nucléaire, aucune arme biologique ou chimique… Les blocs militaires doivent être dissous ». Au siège de l’Otan à Bruxelles, cette éventualité a été rejetée. « Nous cherchons des solutions globales aux problèmes de sécurité et de stabilité en Europe et non la création de zones spéciales ». ♦