Sigem 2017 - L’officier au service de la Nation dans le monde du XXIe siècle
Depuis 2001, le Séminaire interarmées des grandes écoles militaires (Sigem) rassemble chaque année les élèves des grandes écoles militaires auxquels se joignent quelques étudiants de grandes écoles civiles.
Le complexité du monde au XXIe siècle
Le Moyen-Orient est profondément et durablement déstabilisé sans que des perspectives claires ne se dégagent aujourd'hui. Certes, les Occidentaux ont leur part de responsabilité mais les États de la région doivent admettre qu'ils doivent revoir leur politique et accepter l'émergence d'une société civile pour éviter le chaos.
L'usage stricto sensu de la force militaire semble révolu dans la compétition internationale actuelle où d'autres champs de bataille comme les migrations imposées, les flux financiers, le commerce mondialisé apportent de nouveaux risques et constituent des atouts pour certaines puissances montantes.
L'UE est confrontée à de nouvelles crises l'obligeant à répondre à celles-ci en développant une architecture, une doctrine et des moyens, qui, une fois engagés, devraient permettre une meilleure gestion et conduire des opérations. Les outils ainsi mis à disposition s'inscrivent dans un processus d'adaptation face à la crise en cours.
L'hybridité des menaces impose de nouvelles réponses hybrides utilisant des outils innovants permettant de traiter les flux réels et virtuels mis en œuvre face à des adversaires irréguliers. L'usage de la « prévention augmentée » permettrait ainsi d'accroître la protection de nos sociétés.
Le Droit des conflits armés - Aude Ballarin-Nicole - p. 35-39
L'opinion selon laquelle le droit des conflits armés (DCA) serait ignoré, obsolète, incapable de répondre aux défis de la guerre moderne, semble se répandre. Cette analyse caricaturale doit être combattue par la dénonciation des contresens et erreurs qu'elle recèle et de la méconnaissance du droit qu'elle révèle.
La place de l'officier dans ce monde d'aujourd'hui
L'officier « chef de jeunesse » - Gabriel Bonnet - p. 41-46
L'officier est avant tout un chef de jeunesse ! Il entraîne avec lui ceux qui lui sont confiés et évolue dans le concret des relations humaines. Ainsi, il attire confiance par son élévation de caractère et sa profonde compréhension humaine. Il incarne les valeurs de l'Institution et le moral de ses subordonnés dépend de son attitude.
S'engager dans une carrière d'officier suppose une conviction assez forte pour que la volonté de servir domine d'autres tentations. Le combat étant la finalité du métier, l'exercice du commandement est la tâche principale assignée à l'officier. Cela requiert intelligence et caractère.
Officier, culture générale et politique - Marc Fritsch (de) - p. 53-57
La réflexion stratégique reste tributaire d'une logique budgétaire, en partie parce que les militaires sont trop à l'écart des cercles de réflexion et d'influence pour pouvoir peser sur les choix politiques. Pour mener à bien cette stratégie d'influence, il faut, à la fois, posséder les connaissances, être capable de s'adapter et avoir les moyens de se porter auprès de la société civile.
Homme d'action, l'officier, avant de pouvoir agir, doit détenir l'ensemble des clés nécessaires à l'analyse et à la compréhension des problèmes qui lui sont posés, en particulier vis-à-vis de ceux qui entrent dans le champ de ses compétences. C'est pourquoi il est aussi et d'abord un homme de réflexion.
Une esquisse de la perception qu'ont les jeunes officiers de leur positionnement dans la société est proposée qui, partant d'une situation professionnelle en constante évolution, révèle un sentiment général de déclassement et de singularité mais aussi une grande hétérogénéité des postures individuelles, indice d'une certaine banalisation.