Frappée et fragilisée par de grandes purges au lendemain du coup d’État manqué du 15 juillet 2016, l’armée turque n’en fut pas moins érigée dès après en instrument majeur de la diplomatie de son pays. Ankara a ainsi acté le renouvellement de sa doctrine politique et stratégique vis-à-vis de son environnement proche dans un climat régional instable, s’il ne lui est même hostile. Multipliant les interventions militaires et soutenue par une industrie militaire en plein essor, la Turquie entend s’affirmer comme une puissance militaire régionale de premier plan.
La militarisation de la diplomatie turque depuis 2016
Lorsqu’il prend le pouvoir en 2002, le Parti de la Justice et du Développement (AKP) fait de la doctrine du « zéro problème avec les voisins », théorisée l’année précédente par Ahmet Davutoglu dans son ouvrage Profondeur stratégique (1), un des piliers de sa politique extérieure. Profitant de l’intervention américaine en Irak et du changement des équilibres régionaux qui s’ensuivirent, l’AKP débuta un désamorçage des tensions avec ses voisins et desserra par la même occasion le carcan que l’alignement sur l’Otan imposait sur sa politique extérieure. Le rapprochement avec la Syrie, de même que le soutien au plan Annan (2) pour la réunification de Chypre, en fournissent de bonnes illustrations (3).
La doctrine d’Ahmet Davutoglu permit en outre d’entamer une démilitarisation du régime politique qui jusqu’alors était arc-bouté sur la défense du pré carré anatolien en s’appuyant sur l’Alliance atlantique. Ceci avec pour objectif d’asseoir l’autorité de l’État sur l’armée, qui, au sein de la République turque, occupait un rôle politique prépondérant. En témoigne la succession de coups d’État militaires qui ponctuèrent la vie politique turque depuis 1960. Le dernier en date ayant réussi provoqua en 1997 la démission du Premier ministre Necmettin Erbakan, puis la dissolution de son parti l’année suivante, le Parti du bien-être (RP). L’AKP, successeur politique du RP, parvint en 2010 à mener une réforme constitutionnelle qui enleva à l’armée son rôle de gardienne de la République turque (4), rôle en vertu duquel elle avait légitimé ses précédentes prises de pouvoir (5). Cette réforme suit de près l’arrestation de centaines de militaires, dont un dixième des généraux en activité, accusés d’appartenir à une organisation secrète nommée Ergenekon qui aurait fomenté un coup d’État (6).
Ce climat délétère avec l’armée, accentué par la lutte de l’AKP contre la confrérie de Fethullah Gülen, mena au coup d’État manqué du 15 juillet 2016 (7) et culmina juste après avec les grandes purges qui s’ensuivirent. Mais, de façon paradoxale, à la suite de cette mise au pas, l’appareil militaire s’impose comme un instrument majeur de la diplomatie turque.
Le retour de l’armée turque sur les théâtres d’opérations extérieures
Du fait des printemps arabes, du soutien prodigué par la Turquie aux partis islamistes tunisiens et égyptiens ainsi qu’à l’opposition syrienne, puis de la chute en 2013 du président égyptien Mohamed Morsi, les relations qu’entretenait la Turquie avec la plupart des pays arabes se sont dégradées. La fin du cessez-le-feu avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en 2015 et le renforcement territorial des Forces démocratiques syriennes (FDS) (8) à la frontière syro-turque ajoutèrent à ce contexte régional désormais peu favorable à la politique du « zéro problème avec les voisins ».
Les forces armées turques menèrent ainsi à partir de 2015 des opérations contre le PKK sur leur sol national et provoquèrent le déplacement d’un demi-million de personnes (9). Cette politique de répression militaire fut étendue à la Syrie avec les opérations Bouclier de l’Euphrate (24 août 2016-29 mars 2017) et « Rameau d’olivier » (20 janvier-18 mars 2018) pour éviter l’établissement d’une zone kurde syrienne contiguë à l’ensemble de la frontière méridionale turque. Ces opérations, qui permirent la prise de Jarablous, Al-Bab et Afrin, actèrent le rapprochement diplomatique entre Moscou et Ankara, la première ayant notamment fourni un soutien aérien à la seconde lors de la bataille d’Al-Bab à partir du 28 décembre 2016 (10). Par la suite, l’opération Source de Paix donna lieu en octobre 2019 à l’établissement d’une zone de sécurité turque de 32 kilomètres de profondeur le long de la frontière syro-turque entre les villes de Tal Abyad et Raïs al-Ayn (11). L’Irak, pays abritant le quartier général du PKK dans les monts Qandil, fit aussi l’objet d’interventions militaires turques, notamment les opérations Griffe du Tigre et Serre d’Aigle en juin 2020 (12). Au cours de cette même année, la Turquie fit un usage plus large de son appareil militaire en prodiguant un appui tactique au gouvernement d’accord national libyen et à l’Azerbaïdjan qui leur permit respectivement de repousser l’offensive du maréchal Haftar et de reprendre des territoires perdus face à l’Arménie dans la guerre pour le Haut-Karabagh (13).
De l’ensemble de ces opérations militaires, la Turquie retire un prestige diplomatique certain qui lui a permis de s’imposer comme un acteur indispensable au Moyen-Orient pour le règlement des différents conflits qui y ont cours.
Par ailleurs, déjà détentrice de deux points d’appui en Méditerranée avant 2016, à savoir le stationnement de 30 000 hommes à Chypre (14) et la base de Pasha Liman en Albanie (15), la Turquie a multiplié les bases militaires extraterritoriales, au sein des États où elle intervient militairement, mais également au travers de partenariats stratégiques noués récemment. La Turquie maintient au Qatar une force de 5 000 hommes depuis juin 2017 (16) et la mise en place du blocus sur l’émirat par l’Arabie saoudite. En septembre 2017, la base Turksom était inaugurée à Mogadiscio en Somalie (17), tandis que quelques mois plus tard le Soudan annonçait avoir accordé à la Turquie la pleine souveraineté sur l’île de Suakin sur la mer Rouge pour une durée de 99 ans (18).
L’expansionnisme maritime
Cette multiplication des opérations militaires va de pair avec la présidentialisation du régime opérée entre 2016 et 2018. Le 19 juillet 2018, lorsque cessa l’État d’urgence déclaré à la suite du putsch raté, le président Erdogan était parvenu le mois précédent à s’assurer une majorité absolue au Parlement grâce à son alliance avec le Parti d’action nationaliste (MHP), alliance qui l’a conduit à adopter une partie de sa rhétorique expansionniste.
En particulier, le pouvoir politique s’appuie désormais sur la doctrine « Patrie Bleue » (Mavi Vatan) formalisée dès 2006 par l’amiral Cem Gürdeniz. Celle-ci procure un cadre juridique aux revendications formulées par la Turquie sur la moitié de la mer Égée à partir de 1973 lors de la mise en exploitation d’hydrocarbures près de Thasos (19). Elle les étend aussi au bassin méditerranéen oriental où furent découvertes de vastes réserves de gaz à la fin des années 2000 (20). La doctrine stipule notamment que les îles, dans les mers fermées et semi-fermées, ne disposent d’aucune ZEE (21). Remettant en cause le droit international et les traités qui l’encadrent, notamment la Convention de Montego Bay de 1982 et le Traité de Lausanne de 1923 – pourtant un traité de victoire pour la Turquie – ces revendications se traduisent par la mise en place d’une politique de la canonnière pour contraindre la Grèce à renégocier les frontières.
De nombreux incidents maritimes impliquant la marine militaire turque sont répertoriés depuis ces dernières années. Citons simplement le navire de recherche sismique Oruç Reis qui a mené à de nombreuses reprises des opérations de prospection en quête d’hydrocarbures dans les eaux grecques et chypriotes. En juillet 2020, le navire en question était même accompagné d’un cortège de 18 navires de guerre turcs au large de l’île grecque de Kastellorizo (22). Le mois suivant enregistrait même la collision entre deux frégates turque et grecque (23).
Ces incidents ne se limitent pas à la mer Égée et témoignent d’une certaine imbrication du contentieux gréco-turc dans des confrontations régionales de plus grande ampleur. La signature, le 27 novembre 2019, de l’accord turco-libyen amputant la ZEE grecque en échange du soutien militaire turc en est un exemple. L’illumination de la frégate française Courbet par la frégate turque TCG Oruçreis au large des côtes libyennes le 10 juin 2020 en est un autre (24).
Une industrie de la défense en plein essor
Cette politique agressive fut source de revers diplomatiques pour la Turquie en ce qui concerne notamment l’acquisition et l’entretien de son armement produit à l’étranger. Les États-Unis, à la suite de l’achat par la Turquie de systèmes russes de défense aérienne S-400, ont exclu cette dernière de leur programme F-35 (25). Citons également l’Allemagne et la France qui mirent en place un embargo sur les ventes d’armes à la Turquie en réaction à l’opération Source de Paix dans le nord de la Syrie (26). Cette mise au ban eut toutefois pour effet d’accentuer la politique d’autonomie stratégique turque.
Celle-ci est soutenue par d’importantes dépenses militaires – 20,4 milliards de dollars en 2019, soit 2,7 % de son PIB (27). Les investissements dans le secteur industriel militaire ont favorisé l’émergence de pôles entrepreneuriaux tels le Teknopark d’Istanbul ou l’Ostim Defense and Aviation Cluster à Ankara regroupant respectivement 200 et 173 entreprises dans les domaines de la défense et de l’aéronautique (28). De la sorte, la Turquie produit aujourd’hui 70 % de son armement (29) et s’est spécialisée dans les drones avec pour fer de lance le Bayraktar TB2. Employé sur tous les terrains de présence des forces armées turques, ce drone de combat a été également vendu à l’Azerbaïdjan, au Qatar, à l’Ukraine et au Maroc (30). La Tunisie, quant à elle, a préféré le modèle Anka-S.
Les chantiers navals turcs ne sont pas en reste et produisent des bâtiments à forte valeur ajoutée, notamment des sous-marins T-214 sous licence allemande ou encore des navires d’assaut amphibie de classe Juan Carlos I pour lesquels Navantia fournit un appui technique (31). Cette industrie navale émergente remporte des contrats à l’international, le Pakistan lui ayant confié en 2016 le chantier de rénovation de ses trois sous-marins Agosta 90B (32). Notons également que le Pakistan a acheté en 2018 à la Turquie quatre corvettes de classe Ada issues du programme turc Milgem qui devront être livrées entre 2023 et 2024 (33). À la mise à l’eau en janvier 2021 de la frégate TCG Istanbul conçue au sein du programme Milgem et à 70 % avec de la technologie turque, le président Erdogan a mis l’accent sur la capacité de la Turquie à concevoir, construire et entretenir ses propres bâtiments de guerre : il a annoncé la construction d’un porte-aéronefs de conception turque avec pour objectif de promouvoir la marine turque au rang des meilleures mondiales (34).
Les exercices militaires, en particulier les exercices maritimes Mavi Vatan réalisés en 2019 et 2021 avec respectivement 103 puis 82 navires, constituent la vitrine de cette industrie et des capacités militaires turques. La Turquie organise également des exercices militaires conjoints avec la Tunisie, l’Azerbaïdjan et le Qatar, États qui lui prodiguent un soutien diplomatique et lui achètent des armes.
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La militarisation de la diplomatie turque depuis 2016, résultat de contraintes politiques tant intérieures qu’extérieures, traduit le changement de paradigme stratégique par lequel la Turquie se confronte à ses voisins. L’abandon de la posture défensive traditionnelle parachève son autonomisation par rapport à l’Otan. La « Patrie Bleue » fournit à présent un cadre juridique et stratégique offensif aux nouvelles ambitions régionales turques. Vient donc un temps où la Turquie s’affirme et désire être reconnue comme une véritable puissance militaire. ♦
(1) Ahmet Davutoglu fut conseiller de Recep Erdogan de 2003 à 2009 avant d’être ministre des Affaires étrangères de 2009 à 2014 puis Premier ministre de 2014 à 2016. Profondeur stratégique est la traduction en français du titre de son ouvrage Stratejik derinlik : Türkiye’nin uluslararasi konumu, Küre Yayinlari, 2001.
(2) Du nom du secrétaire des Nations unies de l’époque, Kofi Annan (1997-2006).
(3) Marcou Jean, « Les relations turco-syriennes : de l’idylle à la descente aux enfers », Les Cahiers de l’Orient n° 107, 2012, p. 95-103 (www.cairn.info/) ; Bertrand Gilles, « Chypre : Vers la réintégration ou la partition définitive ? », Cahiers balkaniques n° 33, 2004 (https://journals.openedition.org/).
(4) Riché Pascal, « Turquie : Erdogan a-t-il définitivement domestiqué l’armée ? », L’Obs, 16 juillet 2016 (www.nouvelobs.com/).
(5) Ünsaldi Levent, « Du rôle politique de l’armée en Turquie », Revue Tiers Monde n° 194, 2008, p. 261-279 (www.cairn.info/).
(6) Dorronsoro Gilles et Gourisse Benjamin, « L’armée turque en politique. Autonomie institutionnelle, formation de coalitions sociales et production des crises », Revue française de science politique n° 65, 2015, p. 627 (www.cairn.info/). Le verdict du procès, rendu en 2012 et condamnant 236 militaires, fut annulé en 2015 pour manque de preuves (Cros Aurore, « Affaire Balyoz : près de 200 militaires acquittés par la justice à Istanbul », Aujourd’hui la Turquie, 06 avril 2015 (http://aujourdhuilaturquie.com/).
(7) En juin 2016, Recep Erdogan fait inscrire la confrérie Gülen sur la liste des organisations terroristes, alors qu’une purge contre les gülénistes au sein des institutions de l’État est en cours depuis septembre 2015. La rumeur court que la purge devrait frapper l’armée pour août 2016. Le coup d’État semble avoir été conçu par des officiers gülénistes pour échapper à ce sort. Cf. Insel Ahmet, « La Turquie, entre coup d’État et référendum », Politique étrangère 2017/2, p. 105-116 (www.cairn.info/).
(8) Il s’agit d’une alliance militaire arabo-kurde constituée pour lutter contre l’État islamique et dominée par la composante kurde des Unités de protection de peuple (YPG) organiquement liée au PKK.
(9) Cicek Cuma, « La formation d’un espace sociopolitique kurde sous le pouvoir d’AKP en Turquie », Anatoli n° 8, 2017, p. 170-171 (https://journals.openedition.org/).
(10) Jégo Marie, « Les Kurdes syriens font les frais de la nouvelle entente russo-turque », Le Monde, 30 décembre 2016 (www.lemonde.fr).
(11) Lasjaunias Aude, « À qui profite l’opération militaire turque en Syrie ? », Le Monde, 24 octobre 2019 (www.lemonde.fr/).
(12) Lagneau Laurent, « La Turquie lance l’opération “Griffes du Tigre” contre les positions du PKK dans le nord de l’Irak », Zone militaire-Opex 360, 17 juin 2020 (www.opex360.com/).
(13) Lagneau Laurent, « L’imagerie satellitaire confirme que des F-16 turcs sont basés en Azerbaïdjan, à 80 km du Haut-Karabakh », Zone militaire-Opex 360, 8 octobre 2020 (www.opex360.com/). « Des mercenaires libyens envoyés au Haut-Karabakh aux côtés de l’Azerbaïdjan », RFI, 7 octobre 2020 (www.rfi.fr/).
(14) « Cyprus talks: Erdogan dismisses full Turkish troop withdrawal », BBC News, 13 janvier 2017 (www.bbc.com/).
(15) Berghezan Georges, « Turquie : une empreinte militaire de plus en plus pesante à l’extérieur », Note d’Analyse du GRIP, Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité, 21 janvier 2021, Bruxelles, p. 13-14 et 19 (https://grip.org/).
(16) Les premières troupes sont arrivées dès décembre 2015. Ibidem., p. 15-16.
(17) Ibid., p. 16-18.
(18) Rabeyrin Eddie, « La Turquie de retour sur la mer Rouge », Le Monde, 17 janvier 2018 (www.lemonde.fr).
(19) Ministère des Affaires étrangères de la République Hellénique, « Différend gréco-turc portant sur la délimitation du plateau continental », 15 juin 2018, (www.mfa.gr/).
(20) United States Geological Survey, « Assessment of Undiscovered Oil and Gas Resources of the Levant Basin Province, Eastern Mediterranean », Fact sheet 2010-3014, mars 2010 (https://pubs.usgs.gov/).
(21) Caillaud Matthieu, « Qu’est-ce que la “Patrie Bleue” ? Une conversation avec l’idéologue de la doctrine géopolitique turque [Cem Gürdeniz] », Le Grand Continent, 26 octobre 2020 (https://legrandcontinent.eu/).
(22) « Périple. Les navires turcs rebroussent chemin en mer Égée mais s’installent en Méditerranée orientale », Courrier international, 30 juillet 2020 (www.courrierinternational.com/).
(23) « Collision entre une frégate turque et un navire grec en Méditerranée orientale », L’Orient-Le Jour, 20 août 2020 (www.lorientlejour.com/).
(24) Lagneau Laurent, « Un navire turc a illuminé à trois reprises la frégate Courbet avec son radar de conduite de tir, selon Paris », Zone militaire-Opex 360, 17 juin 2020 (www.opex360.com/).
(25) Escalonilla Alvaro, « Les États-Unis retirent la Turquie du programme d’avions de combat F-35 », Atalayar, 22 avril 2021 (https://atalayar.com/fr).
(26) « L’Allemagne et la France suspendent leurs ventes d’armes à la Turquie », Les Échos 12 octobre 2019 (www.lesechos.fr/).
(27) Banque mondiale, « Military expenditure (current USD) – Turkey » (https://donnees.banquemondiale.org/).
(28) Advantis Consulting, « L’industrie de défense en Turquie », 2018, (www.advantisconseils.com/).
(29) « Akar : “Le taux de produits 100 % turcs a atteint les 70 % dans l’industrie de défense” », TRT, 27 février 2021 (www.trt.net.tr/).
(30) SIPRI, « Arms Transfers Database: Trade Registers ».
(31) Le TCG Anadolu est pour l’instant le seul construit et mis à l’eau par la Turquie. Un navire-jumeau, le TCG Trakya est en projet : cf. Allison George, « Turkey needs three Aircraft Carriers to be “a Deterrent at Sea” », UK Defense Journal, 31 août 2020 (https://ukdefencejournal.org.uk/). Toutefois, privée de F-35 dont elle prévoyait pourtant de faire usage sur le TCG Anadolu, la Turquie envisage de le transformer en porte-drones : Lagneau Laurent, « La Turquie parle de transformer le navire TCG Anadolu en “porte-drones” », Zone militaire-Opex 360, 13 mars 2021 (www.opex360.com/).
(32) « DCNS ne modernisera pas les sous-marins pakistanais », Le Marin, 28 juin 2016.
(33) « Turkey to sell 4 Corvettes to Pakistan Navy in Largest Single Military Export Deal », Daily Sabah, 5 juillet 2018 (www.dailysabah.com/).
(34) Betül Bal Ayse, « Marking industrial capacity, TCG Istanbul to bolster navy power », Daily Sabah, 24 janvier 2021 (www.dailysabah.com/).