Maritime - Dans les marines de guerre française et étrangère - La crise de Suez et la navigation internationale
Les mesures prises en France dès l’ouverture de la crise de Suez pour concentrer l’activité des arsenaux sur les travaux neufs ont continué de porter leurs fruits au mois de septembre : l’escorteur d’escadre Dupetit Thouars et l’escorteur rapide Le Picard ont été admis au service actif et ont rallié Toulon le 13. Bien qu’il soit prématuré d’établir des prévisions fermes trois mois avant le terme de l’année, il semble à peu près assuré que 3 autres escorteurs d’escadre (Vauquelin, Chevalier Paul, Maillé Brézé) et 3 escorteurs rapides (Le Normand, Le Lorrain, Le Gascon) seront incorporés d’ici janvier prochain à nos forces navales de Méditerranée. Avec le croiseur De Grasse, avec 16 escorteurs neufs, partagés par moitié entre les Surcouf de 2 750 tonnes et les Corse de 1 250, l’escadre commencera à représenter une force moderne, homogène et d’une capacité offensive déjà remarquable. La construction des bâtiments légers de combat, qui comprennent, comme on sait, 18 escorteurs d’escadre et autant d’escorteurs rapides (inscrits au programme ou ex-offshore), sera achevée à près de cinquante pour cent, une dizaine d’unités de ces deux classes poursuivant d’autre part des essais souvent fort avancés.
Parmi les bâtiments de flottille, 4 nouveaux dragueurs côtiers du type Sirius viennent d’être admis au service actif, ce qui porte leur nombre à 26 sur les 34 prévus (6 autres sont en essais ou en achèvement et 2 en construction). Des 7 dragueurs océaniques, d’origine américaine, qu’il nous restait à recevoir au titre de l’assistance militaire (nous en avions déjà 8), 2 viennent de rallier la Méditerranée et 2 autres sont en route.
Seuls tardent à sortir les grands bâtiments de combat et les sous-marins. Mais on sait que le croiseur antiaérien Colbert, lancé au début de cette année, n’a été mis sur cale qu’en 1954 et le porte-avions Clemenceau en 1955. Quant aux sous-marins, dont 2 seulement sont en essais (le Narval et, depuis la fin de septembre, le Marsouin), il est à peine besoin de rappeler que des bâtiments faits pour naviguer presque uniquement en plongée et y atteindre des vitesses très supérieures à celles de l’avant-guerre (16 à 18 nœuds, selon le type, au lieu de 9 ou 10) exigent une très longue mise au point.
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