L’Otan et l’Afrique du Nord
Il arrive souvent qu’un officier nouvellement affecté dans un des grands états-majors interalliés de l’OTAN pose la question suivante : Comment se fait-il que le champ d’action de la stratégie alliée soit limité au Sud par la Méditerranée ? Rien ne semble prévu dans les plans de la défense pour faire face à un encerclement de l’Europe par l’Afrique du Nord. L’ennemi éventuel, le Russe, ne peut-il — répugnant aux risques d’une guerre totale — réaliser cet encerclement indirectement, en favorisant l’éclosion de conflits limités, de subversions internes, dans le but d’éliminer l’influence occidentale et d’amener par étapes sous son obédience des peuples sous-développés qu’une indépendance trop tôt accordée livrera sans défense au marxisme ?
La réponse à cette question, je l’ai entendue maintes fois, se résume ainsi : le champ d’activité du Commandement Suprême Allié en Europe est limité à la défense des pays membres. Ou encore : en dehors des limites à l’intérieur desquelles s’exerce la stratégie de l’OTAN, les pays membres ont pleine liberté pour exercer leur propre politique. Nos états-majors n’ont pas à s’en occuper.
Cette réponse, n’est pas satisfaisante. Elle cache la principale faiblesse de l’organisation. Le pacte de l’Atlantique Nord signé sous l’emprise de la grande peur qui, dans les années d’après-guerre, s’était emparée du monde libre en présence du déséquilibre des forces et des visées expansionnistes soviétiques, n’avait eu qu’un seul but : rétablir l’équilibre pour prémunir le monde du risque mortel d’une nouvelle guerre mondiale.
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