L’Europe devant le sous-développement économique (II) L’insuffisance des réalisations occidentales
Depuis 1945, la mise en valeur des Pays insuffisamment développés a été regardée par certains États occidentaux comme une œuvre nécessaire de l’après-guerre. De nombreux efforts ont été accomplis et de multiples organismes, aux vocations variées, ont vu le jour. Apparemment, la somme de ces réalisations témoigne d’une prise de conscience heureuse d’un impératif inéluctable. Cependant, par-delà des chiffres parfois éloquents, l’analyse critique des investissements, effectués depuis une dizaine d’années, révèle une étrange insuffisance dont les raisons profondes sont trop facilement imputées à la maladresse des puissances demanderesses.
Encore qu’il s’agisse là d’une description connue, il paraît utile de rappeler d’abord, sous la forme d’un inventaire aussi succinct que possible, les principales initiatives auxquelles a donné lieu, sur le triple plan international, national et régional, la politique d’aide aux régions insuffisamment développées.
Un des caractères fondamentaux des années 1945-1946 réside sans doute dans l’extraordinaire succès des thèses internationalistes. Dans l’enthousiasme de la victoire, la création de l’Organisation des Nations Unies faisait oublier la trahison des espoirs placés autrefois dans la S.D.N. Aussi bien, en même temps qu’ils recevaient mission de maintenir la paix dans le monde, les organismes naissants étaient appelés à résoudre les difficultés économiques que l’indifférence générale de l’avant-guerre et le conflit international lui-même avaient soit négligées, soit aggravées.
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