Lorsqu’en 1891, le capitaine Lyautey publia le « Rôle social de l’Officier », il se proposait d’en fixer l’aspect pour une armée désormais issue du service militaire universel, alors que les mouvements de l’époque connaissaient déjà leur généreuse application sur l’ensemble du pays, magistralement entraîné par de véritables apôtres sociaux, et tout particulièrement Albert de Mun.
« Je voudrais, écrivait-il, que dans les appels actuels faits à la jeunesse, dans les tentatives faites pour la grouper et lui montrer son destin social, on oublie moins complètement la jeunesse militaire, on lui fasse appel, on ose s’en servir. » Et il concluait : « À cette armée nouvelle il faut un Officier nouveau ». Ainsi défini, le rôle social venait efficacement compléter le rôle de l’officier, étroitement confondu avec la définition même, le but essentiel de sa mission, à lui confiée par la Nation.
Alors que de redoutables antagonismes agitent le monde d’aujourd’hui, que se développent les méthodes subversives des luttes modernes, le rôle national de l’Officier, tel que l’expose le colonel de Metz, constitue bien, avec celui des éducateurs qui forment l’individu et le citoyen, l’idéal permanent de ceux qui, dans l’abnégation et le sacrifice, y consacrent leur vie et n’ont pour leur noble tâche d’autre devise que celle inscrite au Drapeau.
Général Durosoy
NDLR : Cette étude a été remise à la Revue en avril 1958, avant les événements qui viennent de se dérouler en Algérie et qui n’en infirment pas les conclusions, au contraire.