Un changement de régime est toujours pour un pays un événement extrêmement grave : en lui-même d’abord, mais aussi parce qu’il n’y a pas plus de génération spontanée en politique qu’en biologie. Ce qui s’est passé depuis le 13 mai est à cet égard particulièrement significatif. Depuis longtemps nul ne pouvait mettre en doute la déficience de nos structures institutionnelles — encore que bien des faiblesses de notre politique, que l’on attribuait à la Constitution elle-même, résultaient surtout de la manière dont elle était appliquée. À plusieurs reprises des tentatives de réformes avaient été ébauchées : elles n’avaient guère abouti qu’à des modifications dans les mécanismes parlementaires. Or rien de ce qui se passait à Paris ne restait sans répercussions directes à Alger — où l’on eut le sentiment que sans un nouveau régime, basé sur une conception différente des Pouvoirs et de l’État, l’Algérie était vouée à des négociations qui ne pourraient que préparer la victoire du F.L.N. Contre ce risque d’abandon, une réaction violente se cristallisa — et, considérant les responsabilités du régime dans ce risque qu’elle refusait, elle se tourna vers l’homme qui incarnait l’opposition à ce régime, le général de Gaulle. Lire les premières lignes
Depuis dix ans, tous les experts s’accordent pour annoncer l’utilisation prochaine de l’énergie nucléaire sur les navires de combat, ainsi que le remplacement de l’artillerie classique par des lance-fusées. Mais les prévisions, quant à la date de ces changements, étaient encore bien hasardeuses, ne reposant que sur des données hypothétiques. Il était logique de penser que la transformation des flottes se ferait très progressivement, après examen des résultats d’un petit nombre de navires expérimentaux, ce qui reportait à un bon nombre d’années la généralisation des nouvelles techniques. Lire les premières lignes
Guerre « froide », guerre « idéologique », « psychologique », etc…, les mots ne manquent pas que l’on a inventé pour qualifier la situation dans laquelle vit le Monde depuis des années (1). Toutes expressions qui prouvent combien la notion de « temps de paix » nous apparaît dépassée, combien nous nous sentons confusément engagés dans un conflit général. Mais trop de termes pour exprimer une réalité prouvent que celle-ci est mal connue. Faut-il croire que nous n’ayons pas encore compris ce qui nous arrive ? Lire les premières lignes
Lorsqu’en 1891, le capitaine Lyautey publia le « Rôle social de l’Officier », il se proposait d’en fixer l’aspect pour une armée désormais issue du service militaire universel, alors que les mouvements de l’époque connaissaient déjà leur généreuse application sur l’ensemble du pays, magistralement entraîné par de véritables apôtres sociaux, et tout particulièrement Albert de Mun. Lire les premières lignes
Félix Gaillard, président du Conseil, a annoncé le 7 mars à l’Assemblée nationale, la présentation prochaine de « propositions concrètes et précises » sur la mise en œuvre d’une coopération économique en vue d’exploiter les ressources sahariennes et l’organisation avec les pays de la Méditerranée occidentale d'une défense commune, complément naturel du Pacte atlantique. Mais le cabinet Gaillard était renversé le 15 avril, et les propositions annoncées n’ont pas vu le jour. La problématique n’en reste pas moins intéressante. Lire les premières lignes
Jules CAMBON, ambassadeur de France à Berlin en 1914, rapporte comment M. de Bethman-Holveg, sous le coup de l’impression vive qu’il ressentit à la vue soudaine de l’Angleterre se rangeant aux côtés de la France, traita de chiffon de papier le traité signé par la Prusse qui garantissait à la Belgique sa neutralité. Quarante-quatre ans après, quel Français placé devant un traité qui couvre une douzaine de pays auxquels il dispense des promesses de paix et de sécurité, ne céderait au doute et, instruit par l’expérience, ne hasarderait la question : l’O.T.A.S.E, est-ce un chiffon de papier ? (1) Lire les premières lignes
Le général d'armée allemand Lothar Rendulic, ancien commandant du groupe d'Armées « Sud » en Russie pendant la Seconde Guerre mondiale, a publié dans la revue suisse de langue allemande Schweizer Monatshefte, de mai 1958, un très intéressant article intitulé « La nouvelle situation militaire mondiale ».
Chroniques
Il y a quelques années, un nom ignoré jusque-là du grand public, une région mal connue et pleine de mystères pour le commun des mortels, le Sahara, venait brusquement à la mode. Subitement envahi de missions de toutes sortes, de touristes en quête d’émotions, proie des journalistes et des cinéastes, sujet de propagande pour les agences de voyages et les entreprises de transport aérien, il se voyait fouillé de fond en comble ou perforé par les puissantes compagnies de recherches pétrolières et minières comme par le service de l’hydraulique. Espoir d’un prochain développement économique intense pour la métropole et l’Algérie, le Sahara faisait une entrée très remarquée sur la scène politique. Lire les premières lignes
Bibliographie
Dans son livre court et clair, M. René Hoffherr, Conseiller d’État et ancien Haut-Commissaire de France au Cameroun et dans le Pacifique, expose les conditions dans lesquelles s’effectue « la coopération économique franco-africaine ». Il faudrait être un spécialiste pour donner de ce livre un compte rendu pertinent, car il traite de questions techniques qui ne sont pas d’un abord facile pour le non-initié à l’emploi des statistiques. Mais nous avons pensé que l’opinion et les réactions d’un « lecteur moyen et de bonne volonté » pouvaient être de suffisantes garanties pour tous ceux qui ne font pas des questions économiques leur pâture quotidienne, mais n’en veulent pas moins, cependant, se tenir au courant des grandes questions de notre époque. Lire la suite
Ils sont sept autour de Dan Travel, ayant tout abandonné, famille, profession, lieux coutumiers, même leur nom. En caravane ils vont prêcher les campagnes et les petites villes. Lire la suite
Voici un livre comme il y en a peu : il traite d’un sujet réputé difficile ; il ne demande cependant à son lecteur à peu près aucun entraînement préalable. Il maintient la curiosité et l’esprit critique en éveil. Pour maint lecteur, il sera même provocant ; ce n’est pas involontaire. Bien qu’il sollicite vigoureusement l’effort de réflexion, il n’est pas ennuyeux : vous vous amuserez à passer des questions industrielles et commerciales aux histoires de gangsters ; puis, de là, aux problèmes militaires et aux drames de cœur. Vous admirerez la perspicacité du colonel Blotto et de l’enchanteur Merlin, et vous aurez envie d’apprendre à être au moins aussi sage que ces héros de légende. Lire la suite
Pourquoi, dans cette Revue, signaler un roman ? Parce qu’il est de Joseph Kessel, « notre Jef » du terrain d’aviation de guerre de Rosnay, en Champagne. Parce qu’en l’auteur de L’Équipage, de Vent de sable, de L’Armée des Ombres, du Bataillon du Ciel, survit, plus généreuse et humaine encore, l’âme frissonnante et pure du paladin de l’air, le capitaine Thélis Vachon. Lire la suite
Le nom d’Imre Nagy est célèbre depuis la révolution hongroise de 1956. Le livre que les Éditions Plon viennent de publier dans leur collection « Tribune Libre » contient, outre le texte d’un mémoire d’Imre Nagy, qui en forme la partie la plus importante, une longe étude sur l’homme d’État hongrois, par François Fejtö, qui sert d’introduction, et des annexes, dans lesquelles se trouvent des extraits des discours de Nagy, une analyse de la conduite de Nagy pendant la révolution, par Tibor Meray, des passages d’un article de Vaïko Begovitch comparant les accusations portées contre Nagy et les faits réels, enfin une chronologie des principaux événements survenus de l’autre côté du rideau de fer, et notamment en Hongrie, de la mort de Staline au 23 octobre 1956, date à laquelle éclata la révolution en Hongrie. Le lecteur se trouve donc en présence d’un ensemble de documents, favorables à Nagy, et qui éclairent son personnage et sa psychologie. Lire la suite
Les souvenirs professionnels d’un célèbre chirurgien allemand se présentent sous la forme d’une suite de quinze récits, dont chacun est, du seul point de vue littéraire, une véritable nouvelle, parfois grave, parfois comique, parfois hallucinante, parfois émouvante. Il s’agit toujours de « cas » dans lesquels une opération s’est révélée nécessaire, et le récit s’ordonne autour de cette opération, minutieusement décrite, sans termes techniques, mais avec des explications suffisantes pour qu’un profane puisse aisément comprendre sa nature, sa difficulté et son caractère exceptionnel : opérations du cœur, du cerveau, de la moelle épinière, etc. Lire la suite
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