Politique et stratégie russes en Extrême-Orient
Si la politique et la stratégie américaines ont marqué en Extrême-Orient un certain nombre d’échecs et de variations, par contre l’action politico-militaire de la Russie semble, tout au moins jusqu’à ce jour, se solder par un succès.
Pays à la fois européen et asiatique, la Russie a toujours été très à l’aise dans les problèmes extrême-orientaux. Elle peut, pour les besoins de la cause, utiliser par exemple les affinités des populations de part et d’autre des frontières sino-soviétiques ou détacher un Maréchal mongol comme conseiller de l’armée chinoise. Plus aptes à saisir les subtilités de l’âme asiatique, exploitant avec habileté l’influence des partis communistes locaux, les Russes, par leur action prudente et généralement souterraine, paraissent avoir deux buts essentiels : tout d’abord reprendre sous des formes adaptées aux temps modernes la politique traditionnelle d’expansion des tsars, politique dominée par la volonté d’obtenir des débouchés sur les mers libres ; ensuite, assurer leur sécurité en prolongeant vers l’Extrême-Orient le glacis constitué en Europe par les États satellites.
Nous allons essayer d’éclairer cette thèse par des exemples puisés dans le passé et le présent, en limitant volontairement notre exposé à l’action russe en Chine.
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