L'auteur qui, pendant trente ans, servit à la Compagnie du Canal de Suez dans l’important « Service du Trafic » dont il devint le chef, a bien voulu nous donner l’article suivant, extrait de sa communication récente à l’Académie de Marine. Nos lecteurs seront ainsi parfaitement informés de ce que représentait la gestion du canal par la Compagnie du Canal de Suez. Ils trouveront, en conclusion, l’opinion de l’auteur sur une éventuelle gestion du canal par l’Égypte.
La gestion du Canal de Suez
Gérer le canal de Suez ne consiste pas à percevoir des droits de péage et à fournir un nombre suffisant de pilotes qui aideront tant bien que mal des navires à transiter d’une mer à l’autre. Cette conception un peu simpliste à laquelle s’était rallié au moins provisoirement un organisme aussi sérieux que le Comité des Usagers et qui fut sans doute celle du colonel Nasser quand il décida la nationalisation de la Compagnie du Canal, ne représente qu’un aspect très particulier des réalités pratiques.
Gérer le canal, c’est, à toute époque, suivant le développement du trafic maritime, donner à tous les navires les moyens de franchir l’isthme de Suez avec sécurité dans le minimum de temps.
Pour y réussir, il faut que l’exploitation tire le rendement maximum de la voie d’eau qui lui est confiée, et que celle-ci soit maintenue en bon état en dépit des érosions. Tels sont les besoins immédiats. Mais l’accroissement continu des navires, en nombre et en dimensions, oblige, en outre, les organes de direction à établir et réaliser à l’avance des programmes de plus en plus importants d’approfondissement et d’élargissement.
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